Bioécologie de la faune orthoptérologique dans quelques localités en Algérie. Etude biosystématique et physio-histologique de quelques genres d’intérêt agronomique : Schistocerca gregaria (Forskal, 1775) et Aiolopus strepens (Latreille, 1804).

Abstract

L’étude bioécologique du peuplement d’Orthoptères a été réalisée dans plusieurs stations de l’Algérie. La Mtitidja est représenté par les stations Baba-Ali, El Harrach et Ain-Taya ; suivie par la station de Cap-Djinet. La région de Béjaia présente trois milieux, une friche, un verger d’agrumes et une garrigue. La dernière station est le barrage de Boughezoul. La Mitidja révèle entre 1996 et 1997 la présence de 21 espèces dont 15 Caelifères et 6 Ensifères. A Béjaia 26 espèces ont été répertoriées entre 2000 et 2001 regroupant 18 Caelifères et 8 Ensifères. Cependant, les recensements de l’orthoptérofaune effectués entre 2010 et 2011 montrent 20 espèces à Cap-Djinet avec 6 Ensifères et 14 Caelifères, et 25 espèces à Boughezoul avec 3 espèces seulement d’Ensifères et 22 espèces de Caelifères. La famille des Acrididae est la plus inféodée aux milieux prospectés. Celle-ci vient en tête avec des pourcentages de 75 % à Baba-Ali, 65,99 % à El Harrach, 57,89 % à Ain-Taya, 64,7 % dans le milieu friche (Béjaia), 68,75 dans le verger d’agrumes (Béjaia), 60,86 % dans la garrigue (Béjaia), 60 % à Cap-Djinet et 84 % à Boughezoul. Un total de 1627 individus a été prélevé dans les trois stations de la Mitidja. Cap-Djinet renferme à elle seule un effectif de 662 individus. Un nombre de 1342 individus a été échantillonné à Béjaia. L’espèce Aiolopus strepens a marqué une forte présence dans toutes les stations d’étude. La période printanière et estivo-automnale fournissent des richesses moyennes spécifiques les plus élevées. Parmi les espèces omniprésentes nous citons A. strepens (91 % ≥ Fo ≥ 100 %) dans toutes les stations sauf la garrigue ; A. turrita (84,61 %), P.giornai (92,30 %) et P. meridionalis (84,61 %) à El Harrach et P.giornai (91,66 %) au niveau de la garrigue. La diversité de l’orthoptérocénose étudiée est plurispécifique en été et en automne avec des valeurs maximales de 2,80 bits (août) à Baba-Ali, 2,64 bits (octobre) à El Harrach, 2,57 bits (octobre) à Ain-Taya, 3,24 bits (août) à Cap-Djinet, 2,77 bits (juillet) dans la friche, 2,64 bits (juin) dans le verger d’agrumes et 3,38 bits (octobre) dans la garrigue. Parmi les espèces eurycènes recensées nous citons O. algerica, P. meridionalis, P. giornai, E. plorans, A. patruelis, O. caerulescens sulfurescens, A. strepens, A. thalassinus, A. turrita et T. nasuta. L’effet histophysiologique de B. thuringiensis souche Fr4 sur le tube digestif d’A. strepens et de S. gregaria s’est traduit par l’altération des différentes couches de la paroi intestinale. L’action de cette bactérie est localisée sur l’intima cuticulaire, l’assise épithéliale, la membrane péritrophique mésentérale et sur les tuniques musculaires. L’étude de l’activité biologique de Dittrichia viscosa et de l’huile essentielle d’Origanum glandulosum sur l’histophysiologie de la sphère digestive de S. gregaria montre que D. viscosa agit efficacement sur le stomodeum et le proctodeum, alors que l’huile d’Origan révèle une efficacité intense sur le stomodeum. Ces deux biopesticides agissent en provoquant des ulcérations et en altérant l’aspect histologique de la paroi intestinale.