Systématique et bioécologie des ensifères (Insecta : Orthoptera) dans quelques régions d'Algérie

Abstract

La présente étude est une première synthèse sur les Insectes Ensifères en Algérie. Elle comprend 2 volets. Le premier est taxonomique, le second est bioécologique. La partie taxonomie comprend une liste revue et actualisée de l’ensemble des espèces et une étude détaillée de la taxonomie des Grylloidea collectés. Au total, 118 taxa sont mentionnés en Algérie, dont Paramogoplistes n. sp. (Grylloidea : Mogoplistidae), espèce nouvelle pour la science. 11 espèces de grillons et 8 espèces de sauterelles non citées parmi la faune des Ensifères d’Algérie sont aujourd’hui décrites de ce territoire. Depuis l’ouvrage de CHOPARD (1943a), la nomenclature d’un grand nombre d’espèces est modifiée. Au sein des Tettigonioidea, la sous famille des Decticinae n’est plus valide. Les espèces qu’elle englobait sont rattachées à celle des Tettigoniinae. Platycleis tessellata est actuellement Tessellana tessellata et Homocorryphus nitidula devient Ruspolia nitidula. Chez les Grylloidea le genre Gryllulus est scindé en 5 nouveaux genres, Acheta, Eumodicogryllus, Modicogryllus, Melanogryllus et Svercus. Une analyse taxonomique détaillée est réalisée pour les grillons. Une clé d’identification est proposée pour les 20 espèces échantillonnées, accompagnée d’une description morphologique de chaque espèce. Les génitalias mâles sont finement étudiés, de même que les génitalias femelles, décrits ici pour la première fois. L’analyse du chant d’appel est présentée pour 7 espèces. Plus de 100 schémas illustrent les éléments clé pour la description morphologique des espèces de ce clade. L’approche bioécologique du peuplement des Ensifères est le second volet de ce travail. Trois techniques d’échantillonnage sont testées sur 14 stations réparties dans la région orientale de la Mitidja et la Kabylie du Djurdjura : l’interception par les pots enterrés, les prélèvements par le biocénomètre et le transect linéaire. Au total, 38 espèces rassemblant 2.000 individus sont collectés. Les méthodes des pots pièges et du transect linéaire sont sélectives. La technique la plus fiable est celle du biocénomètre, avec 97 % d’espèces échantillonnées. Les milieux naturels présentent une grande diversité spécifique, avec notamment Oecanthus pellucens, Arachnocephalus vestitus et Tettigonia savigny. Uniformisés, les milieux cultivés ont par contre une diversité plus faible, mais hébergent des espèces particulières, comme Eumodicogryllus bordigalensis Gryllus bimaculatus ou Melanogryllus desertus, qui ont même une abondance remarquable.