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Titre: | Les performances économiques et sociales de la filière « tomate industrielle » : étude de cas d’une intégration verticale |
Auteur(s): | BOUZID, Amel |
Mots-clés: | TOMATE INDUSTRIELLE; PERFORMANCES ECONOMIQUES; PERFORMANCE SOCIALES; ACV |
Date de publication: | 4-déc-2014 |
Résumé: | La gestion du cycle de vie d’un produit sert à équiper les décideurs d’un outil pour rendre les entreprises plus responsables et également pour offrir aux consommateurs des produits acceptables d’un point vue environnemental, économique et social. Dans notre travail on s’intéressera à la filière tomate industrielle, qui mérite une attention particulière de la part des chercheurs en économie agricole et alimentaire pour au moins trois raisons. La première est que le concentré de tomate est un composant essentiel dans la cuisine algérienne en particulier, maghrébine et méditerranéenne de façon plus large. La deuxième est que cette filière est l’une des principales dans le domaine agroalimentaire, car les unités de transformation de tomate en Algérie dominent l’activité de transformation de fruits et légumes, en offrant des opportunités de travail à une population nombreuse, particulièrement dans l’Est du pays, où un grand nombre d’emplois directs et indirects est mis à la disposition de cette population. La troisième est qu’elle a connu des difficultés importantes vers la fin des années 1990, difficultés qui l'ont fortement mise à mal à cause de la fermeture d’une dizaine d’unités de production. Pour toutes ces raisons, il apparaît opportun d’étudier ses performances économiques et sociales par une étude de cas dans la wilaya de Guelma, une région au Nord-Est de l’Algérie où se concentre 90 % de la production de tomate industrielle du pays. Les enquêtes ont touché trois unités de transformation présentes dans cette région et un échantillon de 150 agriculteurs producteurs de tomate industrielle, liés par contrat à la plus grande usine de transformation du pays (CAB1). L’analyse des résultats a montré que malgré les conditions de travail difficiles au niveau des exploitations agricoles, les performances sociales identifiées au niveau de la filière tomate industrielle semblent être beaucoup plus positives que négatives pour ceux qui dépendent de la principale entreprise algérienne dans le secteur. La filière permet d’autre part, dans son ensemble, la participation des femmes et des enfants à la production du double concentré de tomates tout en respectant certaines normes internationales du travail. Cependant, si les enfants sont employés en dehors des périodes scolaires, leur âge n’est pas toujours conforme à la législation puisque 40% d’entre eux ont moins de 14 ans. Aucune forme de discrimination n’a été observée ni au niveau des conserveries, ni au niveau des exploitations agricoles ; les femmes perçoivent le même salaire que les hommes et occupent le même poste à compétences égales. Les conditions de travail sont nettement en faveur des travailleurs de la conserverie et de la pépinière. Ce sont ces deux derniers segments du système qui bénéficient par ailleurs de la plus grande part de la valeur du produit. Au niveau des exploitations agricoles, la pénibilité du travail, la précarité du poste, l’absence de toute protection sociale et l’impossibilité de se constituer en syndicat, le fort emploi des enfants, engendrent une faible performance sociale, malgré l’apparentenon discrimination dans les salaires. Un engagement en matière de responsabilité sociale supposerait que davantage d’attention soit portée au segment de l’agriculture afin d’améliorer les conditions de travail et le bien-être des ménages dépendants du groupe social travaillant dans l'agriculture. L’analyse des résultats en termes de performances économiques fait ressortir que l’activité de la tomate industrielle génère des gains importants pour l’agriculteur et la conserverie .La valeur ajoutée réalisée au niveau de la conserverie est de 50% supérieure à celle de l’agriculteur, mais la subvention de l’Etat change la donne. L’agriculteur obtient en moyenne un gain de 10DA2 (dans des meilleures conditions de marché) sur chaque kilogramme de double concentré produit, dont 50% sous forme de subvention. Les risques encourus par l’agriculteur (risque climatique, maladies, fermeture de conserverie….) sont des facteurs exogènes qui sont 1Conserverie Amor ben Amor 2La subvention accordée aux agriculteurs est de 4Da pour chaque kilogramme de tomate fraiche produit (soit 20Da pour un kilogramme de double concentré de tomate) déterminants dans la rentabilité de l’activité, donc de la marge perçue par l’agriculteur. La marge réalisée par les conserveries est exempte de tout risque climatique et des aléas de la production locale, l'industriel ayant toujours la possibilité d’importation du triple concentré de tomate pour en faire du double concentré. L'examen des revenus moyens par exploitation et la comparaison avec le salaire national minimum garanti (SNMG) permettent de dire que les exploitants de deux hectares et moins ont des revenus compris entre 3 fois et 9 fois le SNMG alors que les exploitants de plus de 5 ha ont un revenu allant de 8 à 75 fois le SNMG, qu'ils soient locataires ou propriétaires des terres exploitées. L’estimation de la fonction production Cobb-Douglas pour la filière tomate industrielle donne des résultats pertinents. Une augmentation de la main d'oeuvre dans le secteur de 1% entraîne une amélioration de la production de 0,73%, alors qu’une augmentation du stock en capital de 1% ajoute 0,27 % à la production. L’analyse des coûts par une régression multiple a montré que le coût de la récolte représente 45% du coût d’un kilogramme de tomate suivi par le coût du travail du sol, le coût d’achat des plants, le coût de la location de la terre et le coût de transport avec, 16%, 6,5% et 1,2% respectivement. |
URI/URL: | http://hdl.handle.net/123456789/303 |
Collection(s) : | Département Economie Rurale |
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BOUZID_Amel | 2,72 MB | Adobe PDF | Voir/Ouvrir |
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