Résumé:
Les différents rapports du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC), indiquent le bassin Méditerranéen, particulièrement la zone Nord
Africaines, parmi les régions les plus vulnérables aux changements climatiques.
Cependant, l’information concernant cette dernière zone reste limitée, principalement
du fait de l’indisponibilité des données climatiques. Les études sur le changement
climatique et ses impacts n’ont pas touché jusqu’à maintenant à certaines régions de
la zone et c’est le cas de l’Algérie. Notre étude vise à compléter ce manque
d’information et à initier la recherche sur le sujet de l’impact du changement
climatique sur la culture du blé dur, la plus stratégique denrée dans le système
alimentaire et dans l’économie nationale de l’Algérie.
Fonction de la disponibilité des données climatiques, deux stations représentatives de
deux des trois principales zones céréalières, ont été choisis : Alger dans la région
centrale et Bordj Bou Arreridj dans les hautes plaines de l’Est. Des données
climatiques observées (1978-2007 à Alger et 1980-2009 à Bordj Bou Arreridj), et des
projections du futur lointain (2071-2100), obtenues à partir du modèle climatique
ARPEGE de Météo-France, exécutées selon le scénario SRES moyen A1B, ont été
utilisées pour faire tourner un simple modèle agro-météorologique de culture
préalablement validé avec des données de terrain. Deux options de semis sont testées :
un semis dynamique, choisi sur la base des précipitations reçues durant la période
traditionnelle de semis, et un semis prescrit avec un apport supplémentaire en eau par
irrigation le jour même. Le développement de la culture est modelé utilisant le temps
thermique et le rendement maximum est déterminé à partir de l’accumulation du
rayonnement solaire. Un indice de stress hydrique est déduit à partir d’un modèle de
bilan hydrique et enfin le rendement réel est estimé à partir du rendement potentiel
corrigé utilisant l’indice de stress hydrique. Le modèle prend en considération
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l’occurrence de périodes de sécheresse durant la croissance de la culture qui peuvent
induire un échec partiel ou total du cycle de culture.
Les résultats indiquent un changement climatique non similaire dans les deux zones
d’études, mais une tendance à l’aridité est claire particulièrement en printemps. Les
températures futures et l’évapotranspiration potentielle augmentent dans les deux
régions avec un maximum en printemps et en été. A Alger la pluviométrie diminuera
le long de l’année et particulièrement en été. Inversement, à Bordj Bou Arreridj, les
précipitations estivales augmenteront significativement. Dans les deux régions
d’étude les pluies d’automne sont indiquer s’améliorer dans le climat futur, les
possibilités de semis précoce seront meilleures, le cycle de culture sera réduit et la
date de récolte prendra place plutôt. A Alger, les rendements tendent à décroitre dans
le climat futur, alors qu’à Bordj Bou Arreridj, le semis dynamique tendra à maintenir
les rendements à leurs niveaux actuels.