Résumé:
L’objectif principal de ce travail est d’étudier les sols gypseux d’Algérie. Il s’agit ; dans un premier temps ; de caractériser l’importance ; la structuration et la distribution dans l’espace et dans le profil des taux et des formes de gypse « à l’échelle de l’Algérie ». En second lieu ; il s’agit d’évaluer l’organisation fonctionnelle et descriptive de cet élément en tenant compte du maximum de paramètres pédologiques pouvant intervenir dans le comportement et le fonctionnement de ces sols. Enfin ; il s’agit de mettre en évidence ; sur les plans morphologique ; analytique et fonctionnel ; les principaux groupements de sols gypseux pouvant être observés en Algérie et de tenter de déterminer des profils de référence.
L’approche méthodologique choisie a porté sur l’élaboration d’une banque de données informatisée ; la délimitation et la présentation des milieux caractéristiques des études et des profils ; et enfin le traitement statistique de l’information collectée en utilisant deux approches statistiques différentes. La première approche est une analyse statistique classique ; et la seconde porte sur une analyse multidimensionnelle (ACP) dont le traitement appliqué repose sur une association des paramètres descriptifs et analytiques.
Les principaux résultats obtenus indiquent que les sols d’Algérie présentent des taux de gypse moyen d’environ 16% avec une variabilité importante. Dans leur globalité ; les sols sont modérément gypsifères à gypsifères. Ils indiquent aussi que l’élément discriminant peut être associé à n’importe quelle fraction granulométrique du sol ; qu’il s’oppose proportionnellement à la présence du calcaire total ; qu’il interfère grandement dans la fonctionnalité de la CEC ; et que son accumulation dans le sol ; même si elle est prédominante dans les milieux secs à très secs ; répond à la structuration de référence suivante :
Etage aride > Etage saharien > Etage semi-aride.
Pour l’approche par catégories d’horizons d’étude (h1 ; h2 ; hp) ; l’application des régressions simples indique que le gypse reste fortement corrélé ; pour les trois horizons des profils ; avec les paramètres texturaux (argile ; limon ; sable) et le calcaire total ; alors qu’avec la CEC la relation n’est significative et intense qu’au niveau des horizons de profondeur. D’un autre côté ; et contrairement à l’approche initiale ; notre élément discriminant semble développer une relation significative et intense avec le Calcium soluble (Ca++) ; au niveau des horizons de profondeur. L’évaluation de l’interaction avec la pluviométrie ; par rattachement aux étages bioclimatiques de références (étage semi-aride ; étage aride ; étage saharien) ; nous a permis de confirmer les résultats de l’approche globale ; tout en proposant une structuration verticale de la distribution des taux de gypse dans le profil « propre à chaque étage climatique».
L’analyse multidimensionnelle (ACP) nous a permis de mettre en évidence 6 groupements de sols à gypse bien distincts. L’affinement des résultats de l’ACP et l’exploitation du rôle de chaque axe nous a aidé à établir une clé de prédiction et d’identification des profils références des sols à gypse.