Résumé:
La région des plaines du haut Cheliff constitue un bassin laitier des plus importants en Algérie ;
toutefois, la principale difficulté qui s’oppose à l’intégration de la production laitière dans cette
région, est le fait que le lait usinable collecté est produit par un nombre d’éleveurs de plus en
plus réduit.
Dans ce travail, notre approche est centrée sur le produit « lait » ce qui justifie la pertinence de
l’approche systémique et de l’approche filière pour aborder cette problématique
Une première étude est menée sur un échantillon de 165 élevages bovins et permet de mettre en
évidence la structure des unités de production à l’amont de la filière. Un échantillon de 81
exploitations est dégagé à l’issue de cette première analyse typologique. Le suivi durant deux
campagnes de ces exploitations confirme les difficultés des élevages laitiers à assurer une
production suffisante en quantité pour répondre aux besoins de la filière. Une analyse
typologique fonctionnelle de l’échantillon suivi a permis de montrer la faible spécialisation des
systèmes de production en place qui laissent plutôt apparaître des tendances éphémères et très
incertaines. Le suivi fin d’un échantillon plus réduit (15 exploitations) confirme la faible capacité
de production des exploitations laitières dans la région et surtout l’ampleur des contraintes
alimentaires auxquelles elles font face.
L’analyse de la structure de la filière montre qu’au total, le ramassage du lait cru draine 40 à 45
% de la production totale du lait produit dans la région dont 30 à 35 % reviennent aux circuits
informels contre 10 % en moyenne pour le formel et laisse la question posée concernant le lait
non collecté. Sur le plan de l'organisation, les deux circuits obéissent à deux logiques différentes
et concurrentielles mais sont parfois complémentaires. Les circuits informels fonctionnent
surtout sur les défaillances et les dysfonctionnements des circuits officiels.