Résumé:
La processionnaire du cèdre, Thaumetopoea bonjeani est une espèce univoltine qui provoque des
dommages périodiques, exclusivement sur Cedrus atlantica. Ces dernières années, les populations
de ce défoliateur se multiplient significativement et ont atteint la phase de culmination dans la
cédraie du Djurdjura. La présente étude s’articule autour de quatre aspects : les traits
comportementaux de l’insecte et sa dynamique à travers le suivi pluriannuel de son cycle
biologique, les facteurs écologiques impliqués dans la régulation naturelle de ses populations et
certains aspects de la dynamique de ces derniers. De plus, cette étude expose des informations
relatives à la variabilité génétique de l’ADNmt chez l’espèce, ainsi que des données sur sa
structure génétique géographique et son histoire démographique.
L’envol des adultes se situe entre le mois d’août et septembre. La quantification des d’oeufs a mis
en évidence des valeurs moyennes de 157 à 177 oeufs par ponte en relation avec les sites
prospectés. Les éclosions des chenilles ont lieu au printemps de l'année suivante la ponte, entre la
dernière décade de mars et la première semaine de mai. La durée moyenne de développement
larvaire est de 85 jours. La durée moyenne de premier stade est de 20 jours, de 17 jours
respectivement pour le deuxième et le troisième stade, de 16 et 15 jours respectivement pour le
quatrième et cinquième stade. La phase hypogée dure de 47 à 95 jours.
Une diversité d’auxiliaires parasitoïdes et prédateurs joue un rôle dans la régulation des
populations de T. bonjeani au cours des différentes phases de son développement. Le cortège de
ces ennemis naturels varie selon les sites prospectés. Trois espèces de parasitoïdes embryonnaires
ont été répertoriées ; Ooencyrtus pityocampae, Baryscapus servadeii et Trichogramma
embryophagum. L’espèce Hyperparasitoide, Chartocerus sp. a été signalée pour la première fois à
partir des oeufs du genre Thaumetopoea. A celles-ci s’ajoutent cinq espèces de parasitoïdes des
stades larvaires et du stade nymphal ; Exorista segregata, Compsilura concinnata, Pales
processionea, Drino sp., et Heterospilus sp.
Les séquences d’ADN mitochondrial étudiées ont montré une diversité haplotypique élevée qui
caractérise les populations de T. bonjeani. Sur les 141 individus séquencés, 15 haplotypes
différents ont été détectés. Les résultats phylogéographiques ont met en évidence la présence de
trois haplo-groupes correspondant à des populations de T. bonjeani occupant des entités
géographiques bien définies, avec l’absence de zones de sympatrie entre ces groupes de
populations.