Résumé:
La viticulture est soumise, en plus des ravageurs et maladies indigènes, à la pression d’insectes invasifs venus de contrées lointaines. Notre travail, effectué à Hadjout (nord- ouest d’Alger) sur trois variétés de vigne de cuve cinsault, grenache et carignan, était focalisé sur l’étude d’une espèce inventoriée depuis 2002 en Algérie sur la vigne, la cicadelle verte Jacobiasca lybica (Bergevin&Zanon) (Homoptera, Jassidae). A Hadjout l’ampleur des dégâts de la deuxième génération sont très significatifs avec un pourcentage de vigne attaqué de 50% pour le carignan, suivi par le grenache 40% et enfin le cinsault avec 10%. Les dégâts se manifestent sur les feuilles qui rougissent et finissent par un dessèchement total du limbe ; par conséquent une diminution dans la vigueur du cep. L’étude de la dynamique des populations de la cicadelle africaine a prouvé l’existence de la quatrième génération moins redoutable que la deuxième.
Du point de vue physiologique, l’étude biochimique des effets des attaques de la cicadelle sur les feuilles de vigne nous a permis de constater la diminution du taux de chlorophylle a chlorophylle b avec une sensibilité significative du carignan suivi du grenache et enfin le cinsault. C’est un état de stress oxydatif accompagné par la dégradation des protéines nécessaires pour la survie de la plante et apparition de catalase qui se manifeste pour protéger la plante lors d’un stress biotique.
Par ailleurs, l’étude cytologique nous a aidé à détecter la présence de forme d’oxygène activé (O2- ou H2O2) qui lors d’un stress, leur présence est significative sur la surface foliaire des variétés de vigne de cuve réservés pour cette recherche. Leur apparition est localisée au niveau des sites et/ou zone de piqures et pontes de la cicadelle Jacobiasca lybica sur les feuilles de vigne qui prennent une coloration bleuâtre due à la concentration du O2- surtout sur les poils du limbe, quant au H2O2 celui-ci se manifeste par des tâches brunes sur les nervures de la feuille.