Résumé:
La production de l’orge connait de fortes variations qui dépendent des aléas climatiques, mais aussi des attaques de pathogènes nuisibles tels Pyrenophora graminea agent causal de la strie foliaire, et Pyrenophora teres agent causal de la rayure réticulée. L’objectif de ce travail est l’évaluation des potentialités de biocontrôle de deux souches de Pseudomonas fluorescens (bactéries phytobénéfiques) vis-à-vis de ces deux champignons en interaction avec cinq variétés d’orge (Saida, Tichedrett, Rihane, Bahia et Fouarra) dont les niveaux de résistance diffèrent de très sensible à tolérant.
Les mécanismes de biocontrôle, exercés par ces rhizobactéries, ont été évalués à travers leurs effets dans l’inhibition des infections et des sévérités de leurs attaques ; et aussi à travers la phytostimulation de quelques paramètres de croissance, concernant des aspects morphologiques (hauteur des tiges, longueur des racines, poids frais et sec de la partie aérienne et racinaire) allant jusqu'à 37% de gain en poids frais et des aspects physiologiques (accumulation de proline, dosage de la matière azotée).
Les résultats obtenus ont montré que les rhizobactéries appliquées même si elles n’ont pas inhibé totalement l’infection, nous avons constaté que la sévérité des maladies pour la plupart des génotypes a été nettement réduite, ce qui diminue de la gravité de ces maladies. La souche P1 a provoqué une bioprotection plus importante par rapport à P2. Le comportement des cinq génotypes d’orge étudié a montré des réactions variables vis-à-vis des deux pathogènes. La bactérisation du génotype Rihane a induit une diminution de l’agressivité du champignon de 40% avec l’application de P1 et 10% avec P2. Dans l’ensemble les génotypes Saida et Tichedrett ont enregistré des régressions notables en terme de sévérité, à l’exception de Fouarra qui à présenté une forte sensibilité en enregistrant un taux d’infection élevé. Cette étude pourrait servir à la définition de l’induction systémique de la résistance chez l’orge par l’application du biocontrôle et d’envisager l’exploitation directe des rhizobactéries sur champ, ayant un effet positif direct sur la croissance de la plante, de plus elles peuvent agir sur divers microorganismes symbiotiques ou antagonistes en améliorant leur efficacité.