Résumé:
En Algérie, la fusariose de l’épi est une maladie économiquement dévastatrice du
blé dur (Triticum durum). Cette maladie est induite par un complexe de plusieurs espèces
de champignons du genre Fusarium comme F. culmorum et F. graminearum. Ces
pathogènes affectent la qualité technologique et sanitaire des grains par la production de
mycotoxines. Ces données nous ont conduit à comparer 8 lignées et 4 variétés cultivées de blé dur pour leur comportement à la fusariose de l’épi causée par deux souches appartenant chacune à une espèce de Fusarium.
A cet effet, l’évaluation de la maladie est réalisée en deux parties. La première est
menée in vitro au laboratoire et la deuxième est menée au champ en utilisant deux souches de Fusarium (F.G.10.08 et F.C.T5). La caractérisation morphologique des deux souches montrait une variabilité interspécifique intéressante. Ces deux souches ont réduit
significativement la croissance du coléoptile des grains de tous les génotypes in vitro. Les
résultats obtenus au champ ont révélé que les variétés et lignées issues de croisements
montraient un niveau de sensibilité assez différent à l’égard des deux souches et aucun
génotype ne possède une résistance complète (immunité) dans nos conditions de cultures. Parmi le matériel testé, certaines lignées ont présenté une résistance plus élevée que leurs parents. Les résultats montrent une légère variabilité de comportement liée également à l’agressivité des deux souches de Fusarium étudiées dans ce travail.
Nos résultats ouvrent des perspectives de recherche très importantes sur la fusariose
de l’épi en Algérie, notamment la recherche de mycotoxines comme causes possibles de
maladies humaines mal connues et les facteurs qui contribuent à leur accumulation dans les grains.