Résumé:
La tache bronzée du blé causée par Pyrenophora tritici-repentis est devenue une des maladies foliaires du blé les plus présentes en Algérie. Une prospection des différentes zones céréalières du pays a été réalisée sur les cultures de blé durant trois campagnes agricoles. Elle a permis de collecter 214 échantillons au niveau de 66 localités dans les 15 Wilayas et de construire une collection d’isolats de P. tritici-repentis. La caractérisation morphologique d’un ensemble d’isolats en considérant les mensurations des spores et la croissance radiale des cultures à différentes températures, a montré l’existence d’une différence très hautement significative entre les isolats étudiés. Celle-ci, a touché la longueur de la spore et le nombre de ses septa. L’optimum de croissance est atteint pour la plus part des isolats à 25°C. Les inoculations artificielles ont révélé la présence dans nos champs de six races différentes 1, 4, 5, 6, 7 et 8, avec une prédominance des races 1 et 7. Quatre races (1, 4, 7 et 8) sont rapportées pour la première fois en Algérie. La présence d’un nouveau profil de virulence qui ne correspond à aucune des 8 races connues à ce jour a également été notée. Ce qui révèle la présence dans nos zones céréalières d’une nouvelle race (proposée comme race 9). L’amplification des gènes de virulence ToxA et ToxB chez l’ensemble des isolats inoculés nous a permis de conclure que pour 48 isolats sur les 55 étudiés, la caractérisation phénotypique correspond à la caractérisation génotypique. Pour le reste des isolats, l’expression de l’un des deux symptômes (Chlorose ou nécrose) en absence du gène responsable de la synthèse de la toxine correspondante au symptôme exprimé, suggère la présence de nouvelles toxines chez ces isolats, encore inconnues. La recherche des gènes ToxA et ToxB chez les isolats ayants montré un nouveau profil de virulence a révélé la présence des deux gènes malgré l’absence des symptômes habituellement induits par leur produits. Ceci laisse
supposer l’existence d’homologues pour ces deux gènes non connus encore. La résence d’un homologue de ToxA chez l’espèce P. tritici-repentis est une première. Le séquençage des amplicons et l’alignement des séquences obtenues pour chacun des deux gènes et leur comparaison avec les séquences de référence des gènes ToxA et ToxB, ne montre aucune différence pour la région analysée. La synthèse des deux toxines, produits des gènes ToxA et ToxB, pourrait être affectée par l’un des différents facteurs contrôlant la biosynthèse d’une protéine chez les organismes eucaryotes. L’analyse de la diversité génétique de 61 isolats provenant de différentes régions céréalières du pays et appartenant à différentes races a été effectuée grâce à la techniques fAFLP. Pour ce faire 78 couples amorces ont été testé et 12 sélectionnées pour l’étude. Une importante variabilité génétique a été mise en évidence. Aucune corrélation n’a été trouvé entre la diversité génétique et le type de race, l’espèce hôte ou l’origine géographique. Un isolat ayant montré le nouveau profil de virulence s’est clairement distingué sur le plan moléculaire