Résumé:
L’eau virtuelle est un concept pertinent pour analyser les enjeux majeurs qui lient, en
Algérie, les stratégies d’adaptation à la rareté croissante de l’eau aux réflexions sur les
opportunités et les risques de la globalisation. La quantification des volumes d’eau virtuelle
montre le caractère déjà incontournable, et amplifié par les effets attendus du changement
climatique, de ce mode d’approvisionnement pour pallier les déficits hydriques. L’utilisation
stratégique de cet instrument pour remodeler l’allocation sectorielle de l’eau pourrait être une
mesure holistique d’adaptation à la rareté, alternative aux tentatives d’intensification de
l’irrigation des cultures.
Notre étude de quantification présente un état des lieux des quantités d’eau virtuelle
dans la wilaya de M’Sila, pour un certain nombre de produits sélectionnés, dont on connait le
type de culture et la superficie occupée.
La mobilisation du concept d'eau virtuelle renvoie au débat sur la répartition entre
agriculture pluviale et agriculture irriguée. Pour cela, il s’agira pour nous d’essayer toujours
de diminuer au maximum la dépendance en eau bleue par une meilleure gestion de nos
cultures pluviales et de réserver le peu d'eau bleue dont nous disposons aux cultures irriguées
intégralement ou en complément en essayant de valoriser au mieux le mètre cube d'irrigation.
En ce qui concerne la plante, par la connaissance de la répartition des besoins en eau
de la culture et l’efficacité d’irrigation, il est possible de déterminer pour la région
l’importance du choix d’une date de semis. Ce choix permet à la plante, de bénéficie le plus
possible des pluies efficaces et de minimiser au maximum, la quantité d’eau à fournir au sol
par irrigation.
Pour notre étude le concept d’eau virtuelle fournit des éléments de compréhension des
interactions entre politiques sectorielles et gestion effective de l’eau. Il permet de mettre en
lumière des phénomènes et de donner des ordres de grandeurs. Enfin, il met en évidence des
liens entre les besoins et les préférences alimentaires d’un côté et les politiques agricoles dans
les régions produisant des surplus de l’autre. L’échelle de ces éléments n’est pas, le plus
souvent, celle du bassin versant tout en influant largement sur la façon dont l’eau y est
utilisée.