Résumé:
La productivité des ruches est surtout déterminée par la puissance des colonies, à savoir le nombre
d’abeilles butineuses qui récoltent le nectar et le pollen et emmagasinement avec ardeur les provisions de
miel dans les rayons. Cependant l’augmentation du nombre d’abeilles dans la colonie est étroitement liée à la
prolificité de la reine De cela découle l’importance que présente l’introduction de jeunes reines sélectionnées
au niveau des colonies.
Cette étude nous a permis, d’une part, d’infirmer ou de confirmer la bonne capacité des populations
d’abeilles appartenant à la race Apis mellifera intermissa, d’élever un grand nombre de reines .Ces dernières,
qui au départ, ont été sélectionnées selon leurs prédispositions à produire de grandes quantités de miel ou à
élever intensivement du couvain et intégrées dans des essaims préalablement confectionnés. De cela nous
avons réalisé trois groupes d’essaims : le premier lot constitué d’essaims avec reines donnant une progéniture
d’ouvrières aptes à stocker des quantités importantes de miel. Le second, avec des reines très prolifiques
produisant du couvain et le dernier lot qu’on peut qualifier de témoin dans lequel ses reines n’ont pas été
sélectionnées. D’autre part, nous avons suivi l’évolution des essaims puis ensuite les colonies, sur trois
générations, par la comparaison des principaux paramètres indiquant leur évolution à savoir le couvain, le
poids des colonies et la production de miel.
Pour la partie expérimentale ayant trait à la capacité des colonies d’abeilles à produire des reines, la
constatation notée est que l’acceptation des larves introduites dans les populations d’abeilles n’a été que
moyenne .Quant aux taux d’acceptation, ils sont considérés comme fiables (un peu plus de 50%).
Malgré cela, nous avons noté de meilleures acceptations au niveau de la série 2. Cela traduit une capacité
plus élevée des colonies éleveuses à prendre en charge deux séries successives de larves sans diminuer de la
force de la population. Les taux d’éclosion sont plus élevés pour la série 1 et sont considérés comme bons dans
l’ensemble. Malgré l’ensemble des contraintes extra ou intra colonies, les reines issues de l’élevage précoce
sont de poids moyen satisfaisant oscillant autour de 166.75mg, sans pour autant oublier que l’abeille
tellienne est une race de petite taille.
L’analyse de la variance nous a permis de voir qu’il n’y a pas de différence significative entre les poids
enregistrés au niveau de chaque série entre les trois variantes .Par contre, nous avons noté une évolution du
poids, au niveau de chaque variante entre les reines pesées .Cette variante de poids est due à l’âge des larves
greffées. Par ailleurs, les reines introduites dans les essaims confectionnés nous ont permis de faire une
comparaison des principaux paramètres, pour les trois catégories d’essaims et ensuite des colonies, à savoir le
couvain, le poids des colonies et la production de miel.
L’évolution de couvain montre qu’il n’y a pas de différence significative entre les trois types de colonies de
la même génération par l’effet reine. . Cependant, le type de reine a eu un effet apparent sur l’évolution du
couvain entre les différentes générations. Les meilleurs résultats ont été obtenus dans les colonies à reines à
tendance production de couvain. Quant au poids ,il a été constaté qu’il était plus important pour les colonies
abritant des reines ayant le caractère production de miel. Cela est certainement du à la force des colonies qui
est plus importante pour celles dont la tendance au stockage des provisions est accrue .Bien que les trois
catégories de colonies ont eu un gain de poids important et presque identique ,il n’existe pas de différence
significative entre les lots d’une même génération à l’exception des catégories de la génération F3 où les
reines à miel ont obtenu le meilleur poids. La comparaison des productions de miel pour chaque type de reine
pendant une génération et entre les trois générations nous confirme que les colonies à reines à caractère
production miel permettent d’obtenir une production plus importante. Cette constatation a été vérifiée et la
différence apparait surtout au niveau des générations F2 et F3 où les populations à reines productrices de miel
dépassent de loin celles des autres catégories .Il est à remarquer qu’il y a une différence significative entre les
générations F1 et F2, F1 et F3 et non significative entre F2 et F3. Il est à conclure que les caractères
sélectionnés n’ont pas subi de changement au cours des trois générations .La sélection des reines est un
moyen simple pour améliorer certains caractères et principalement la productivité. L’apiculteur peut orienter
le choix de ses reines en fonction des objectifs qu’il a préalablement tracé dès le départ. Pour développer une
pépinière d’essaims, il doit sélectionner des reines à caractère de production de couvain. Plus, il a de grandes
surfaces de couvain et plus il obtiendra une moyenne d’au moins trois essaims de chaque colonie. Il en est de
même, pour l’éleveur qui veut orienter ses abeilles à ne produire que du miel.