Résumé:
La première partie de l’étude consiste à mettre en évidence les principaux problèmes liés à la
santé des colonies d’abeilles. Les résultats de l’enquête effectuée ont révélé des anomalies
dans la conduite apicole et une forte utilisation des produits non homologuées contre la
varroase. Cette dernière reste l’une des principales pathologies qui affecte les élevages.
Varroa destructor est largement répandue dans toutes les régions étudiées et cette espèce est
présente dans 100 % des ruches échantillonnées. Plus de la moitié des ruchers ont un niveau
d’infestation en varroas dépassant le seuil tolérable par une colonie saine.
D’après toujours nos résultats, 11 % des apiculteurs déclarent qu’ils sont victimes des
traitements effectués par les agriculteurs. Le dépeuplement et l’affaiblissement de la colonie,
la présence des abeilles traînantes, noires et dépilées parfois avec des ailes atrophiées
constitue les principaux symptômes rapportés par les apiculteurs. Le taux de mortalité globale
donné par les apiculteurs est de 12 %.
La seconde partie de ce travail vise à étudier la prévalence des principales pathologies
apicoles à savoir la nosémose, la loque américaine et la maladie virale des ailes déformées en
relation avec la varroase. L’étude de la prévalence de la loque américaine montre qu’il existe
une différence significative entre les taux de contamination de la bactérie dans les régions
étudiées. La région de Boumerdès enregistre la fréquence la plus élevée avec un taux de 40 %.
Nombreux sont les facteurs qui favorisent la dissémination de la pathologie tels que les
mauvaises pratiques apicoles, la forte densité des colonies d’abeilles, la vente des essaims et
la transhumance.
La nosémose est une pathologie très dangereuse qui touche uniquement les abeilles adultes.
La présente étude montre un taux très élevé de cas de colonies d’abeilles malades dans les
régions étudiées. La comparaison de la prévalence montre que les ruchers situés dans la zone
de Boumerdès enregistre le taux d’infestation le plus élevé (56 %). Cette forte prévalence de
la nosémose dans cette zone est liée à la présence d’une humidité élevée et d’une longue
période froide.
Les colonies d’abeilles mellifères peuvent être touchées par des virus. La PCR utilisée a mis
en évidence la présence du virus des ailes déformées en Algérie. C’est la première détection
de ce virus en Algérie, 42 % des échantillons du rucher sont contaminés par ce virus. Cette
étude confirme le rôle de Varroa et son association avec le virus DWV dans les mortalités
enregistrées au niveau de ce même rucher situé à Blida.
L’ensemble de ces résultats présentés ont permis d’avoir une connaissance plus précise de la
situation des maladies apicoles chez l’abeille locale en Algérie.