Résumé:
Dans le cadre de la gestion durable des ressources génétiques animales, une caractérisation de la
diversité génétique (morphométrique et moléculaire) de la population cameline «Tergui»
représentée par les phénotypes (Abahou, Amelal, Alemlagh, Atelagh, Azerghaf) a été entreprise
suite à des enquêtes et des prospections dans la zone du Hoggar (W. de Tamanrasset), sur un
ensemble de 520 individus dans 11 localités permettant de définir et caractériser avec plus de
précision ce patrimoine national longtemps marginalisé, dans le but d’estimer la variabilité inter et
intra‐population. Les résultats sur le plan morphologique nous renseignent amplement sur la
structuration et démontre un polymorphisme important de populations cameline «Tergui». Par
contre, les résultats de génotypage de l’ADN avec 20 marqueurs microsatellites ont permis de
mettre en évidence une variabilité génétique intra‐population caractérisée par un taux élevé
d’hétérozygotie (Hnb) et d’allèles efficaces. Le taux d’hétérozygotie chez nos phénotypes variait de
0,56 à 0,63, ce qui est supérieur à celui observé chez des populations étrangères (0,537 à 0,629). Un
nombre total de 169 allèles de 20 loci microsatellites ont été détectés. Le nombre moyen d'allèles
par locus étaient 7,15, 6,15, 3,10, 4,45 et 3,25 pour Abahou, Amelal, Alemlagh, Atelagh et Azerghaf,
respectivement. Les résultats de l’évaluation des loci ont montré des valeurs PIC plus élevé
supérieures à 0,5 qui sont considéré comme très instructifs. Les valeurs d’hétérozygoties observées
pour l'ensemble des loci analysés étaient plus faibles que prévu, ce qui pourrait être attribué à la
consanguinité au sein de la population ou par subdivision de la population étudiée en races et
phénotypes bien distincts. Par ailleurs, Le nombre d'allèles observés est plus élevé ont montré une
fréquence qui dépasse 7,3 %. Les valeurs de différenciation génétique entre les cinq phénotypes
analysés étaient beaucoup plus faibles et le niveau des différences expliquent 1,1% de la variation
génétique totale. Toutes les loci contribué à cette différenciation avec les valeurs de FST étant
modérément faible et similaire mais très significative (P <0,001). La valeur globale FST était similaire
mais légèrement plus élevé que celui de 0,9 %. Par contre la similitude génétique entre les
morphtypes et les méthodes de classification (AFC et DACP) pour évaluer les relations génétiques
ont donnée des résultats similaires aux caractéristiques phénotypiques ont montré qu’ils semblent
être génétiquement très semblables et soutenir la décision de les considérer peu différenciés.
Les retombés de ce travail pouvant être considérés comme des éléments scientifiques et une
ébauche de ce qui serait un modèle pour une caractérisation génétique de notre cheptel camelin
sur lesquels les processus d’identification, de sélection et de conservation de ce patrimoine
ancestral dans l’un de ses principaux pays du berceau, pourra s’appuyer, ainsi par la mise en place
d’une stratégie de conservation et de préservation de nos ressources génétiques camelines dans les
milieux à aptitude marginale surtout, les races locales qui jouent un rôle décisif pour le maintien
durable des systèmes de production ruraux dans la mesure où elles fournissent un large éventail de
produits tout en étant relativement peu exigeantes en production.