Résumé:
L’extension du phénomène de la salinisation des terres sahariennes limite considérablement la durabilité des systèmes de production céréaliers irrigués sous pivot.
L’objectif principal de ce travail est de faire une analyse qualitative et quantitative de l’état de salinité des sols irrigués par pivot depuis quelques années. Pour cela, trois périmètres irrigués respectivement depuis 2, 3 et 4 années sont étudiés et comparés par rapport au sol témoin non irrigué. Pour chaque parcelle, l’évolution de la salinité est étudiée entre deux périodes du cycle végétatif du blé, l’état initial correspond au stade tallage, et l’état final correspond au stade maturation ; l’irrigation se fait par aspersion avec une eau de la nappe albienne.
Les résultats relatifs aux caractéristiques chimiques des eaux d’irrigation mettent en évidence une forte salinité et un faible danger de sodicité, les teneurs en sodium et en chlorures contenues dans ces eaux sont excessives en mode d’irrigation par aspersion.
L’évolution de la salinité dans le temps et à l’échelle d’une campagne agricole est hautement significative à partir de la quatrième année. En effet, la salinité passe de 2.55 dS/m dans le site témoin classé peu salé à 12.5 dS/m dans le site cultivé pour la quatrième année classé très salé ; cette teneur en sels solubles correspond à un facteur de concentration de l’eau d’irrigation égale à 7.5 dans l’horizon de surface et 6 dans l’horizon de sub-surface. De même que la vitesse de salinisation des sols est variable en fonction du nombre d’années, elle est importante après 4 années d’irrigation.
L’analyse de la solution du sol dans les trois sites enregistre un enrichissement de la solution du sol en sodium, en sulfates et en chlorures, ce qui constitue les sels de la série neutre. Les teneurs élevées de ces ions engendreraient des phénomènes d’antagonismes et de déséquilibres ioniques importants.
Le faciès géochimique au niveau des trois sites est : Sulfaté-sodique, Sulfaté-mixte et mixte-calcique. Les valeurs du SAR obtenues sont faibles et sont inférieures à 10.
A l’effet salinité s’ajoute l’effet du déficit hydrique, En effet, des mesures des profils hydriques au stade maturation enregistrent un déficit hydrique permanent.
La pratique empirique actuelle des irrigations par pivot avec une eau minéralisée et sous un climat Saharien très évaporant engendre dés la quatrième année, une salinisation secondaire suffisante pour affecter le rendement du blé dur.
