Résumé:
Cette présente étude, finalisant un travail de recherche établi durant dix années, a été réalisée
en deux axes indépendants mais complémentaires. Le premier axe a concerné quelques éléments
bioécologiques du criquet pèlerin Schistocerca gregaria dans le contexte algérien, notamment dans la
région du Hoggar. Aussi, la recherche de nouvelles alternatives dans le cadre de la lutte biologique
contre cet acridien a conduit au second axe de cette étude.
Dans un premier apport, nous avons pu constater que l’activité ainsi que la densité des
populations de S. gregaria sont importantes au niveau des biotopes ayant des sols légers et humides.
Le criquet pèlerin y trouve, de ce fait, des conditions écologiques favorables pour son maintien. Nous
avons de ce fait déduit que cet acridien est présent dans le Hoggar durant toutes les saisons de l’année
à l’état solitaire mais aussi l’état transiens, ce, quand les conditions en sont favorables. Les
populations acridiennes étaient majoritairement solitaires toujours en présence des transiens lors des
périodes (2006-2010), (2011-2013) et (2014-2016). Alors que la phase transiens était dominante lors
des périodes (2010-2011) et (2013-2014). Quant à la florule associée aux biotopes de S. gregaria, elle
est constituée en grande partie d’espèces végétales saharo-sindiennes dont les types biomorphologiques
prédominants sont les thérophytes et les chamaéphytes. Aussi le criquet pèlerin
manifeste un choix net de plantes pour son alimentation. Son régime alimentaire est constitué, dans les
sites prospectés, de espèces végétales appartenant à 13 familles botaniques, avec Schouwia thebaica en
tête de liste, suivie de Tribulus terrestris (Poaceae), Morettia canescens, Boerhavia repens,
Eremobium aegyptiacum, Panicum turgidum et Fagonia bruguieri.
Un deuxième apport de ce travail de recherche nous mène à confirmer la toxicité de deux
champignons entomopathogènes Beauveria bassiana et Metarhizium anisopliae var acridum vis-à-vis
la mortalité et l’hémogramme des L5 et imagos du criquet pèlerin. Ces derniers ont subit des
mortalités à partir du 3ème jour de traitement et ont été confrontés à de considérables perturbations
cytologiques de l’hémolymphe de ce locuste que ce soit du point de vue qualitatif que quantitatif. Les
traitements à base d’extraits acétoniques des six plantes (Citrullus colocynthis, Calotropis procera,
Cleome arabica, Solenostemma argel, Aerva javanica et Salvadora persica) contre les L5 et les
imagos de S. gregaria se sont révélés très convaincants du fait de la rapidité et de l’efficacité de
l’action des dites plantes et ce, sur la mortalité ainsi que sur l’hémogramme des criquets traités
subissant ainsi de fortes perturbations cytologiques traduites par des altérations structurales marquées
et d’une chute importante du nombre d’hémocytes.
