Résumé:
Spiroplasma citri, l'agent causal de la maladie du stubborn des agrumes, est un Mollicute pathogène des plantes, limité aux tubes criblés du phloème, et transmis par des cicadelles vectrices. Le stubborn existe depuis longtemps dans la majeure partie du Nord de l'Algérie. Cette étude porte sur l’identification de Spiroplasma citri, par plusieurs méthodes de diagnostic (sérologique, culture et moléculaire), ainsi que la détermination des éventuels effets de la maladie sur les qualités physico-chimiques, chimiques et biologiques des huiles essentielles extraites de fruits d’arbres symptomatiques. De ce fait, différentes variétés d’oranges douces (Citrus sinensis (L.) Osbeck), présentant des symptômes typiques de la maladie du stubborn, ont été dépistés et prélevés dans différents vergers situés dans certaines régions productrices d’agrumes en Algérie tels que Boumerdes, Blida et Tizi-Ouzou. La méthode sérologique (double antibody sandwich-enzyme linked immunosorbent assay (DAS-ELISA) a exhibé des résultats positifs sur des variétés du verger privé de Baghlia et de la station expérimentale d’agronomie de Blida, indiquant la présence de Spiroplasma citri. La méthode de culture dans un milieu liquide artificiel SP4m a révélé la présence de cet agent pathogène sur la variété Double fine du verger privé de Baghlia. La méthode moléculaire (PCR classique) utilisant la paire d'amorces SC1/SC1¯ a montré l’existence de fragments d’ADN identiques à celui de l’échantillon utilisé comme témoin positif. Sur 62 échantillons testés, nous avons détecté 06 cas positifs du stubborn, dont trois échantillons de Washington navel, deux échantillons de Thomson, et un échantillon de Tardive. La comparaison des qualités physico-chimiques des huiles essentielles extraites à la fois de fruits infectés par la maladie du stubborn et de fruits sains a indiqué qu’ils n'avaient pas les mêmes propriétés. Alors que les résultats de la caractérisation chimique par la GC-MS des deux huiles essentielles, ont montré les mêmes composés chimiques principales (octanal, β-phellandrène, d-limonène, 1 r-α pinène), mais de nouveaux composés chimiques toxiques à de faibles concentrations (<1%) sont apparues dans l’huile essentielle extraite des fruits infectés (2-cyclohexène-1-ol, 2-méthyl-5- (1-méthyléthényl) -cis, décanal, trans-p-mentha-2, 8-diénol, 2-cyclohexène-1-ol et, 1-méthyl-4- [1-méthy- 4- (1-méthyléthyl)] - cis). Concernant les qualités biologiques, les deux huiles essentielles ont montré une activité antibactérienne très intéressante contre Staphylococcus aureus ATCC 25923, Escherichia coli ATCC 25922, et Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853. Cependant, ils n'exercent aucune activité antifongique contre Botrytis cinerea. La concentration minimale inhibitrice (CMI) de la bactérie qui était sensible à l'huile essentielle extraite des échantillons de fruits de Citrus sinensis infectés et non infectés, était de 4 μL et 32 μL/mL, respectivement.