Résumé:
Le mildiou causé par Phytophthora infestans (Mont.) de Bary est l'une des contraintes biotiques sur les cultures de Solanacée notamment la tomate et pomme de terre. La présente étude s’est focalisée sur le mildiou de la tomate. Une collection de 105 isolats a été isolée à partir d'échantillons de tomates infectées dans les principales zones de production de la tomate dans le centre-nord de l'Algérie, allant de la période 2010 jusqu’à 2016. Ces isolats ont été caractérisés sur le plan génotypique en utilisant des marqueurs SSRs, ensuite sur le plan phénotypique en identifiant leurs types sexués, leur résistance au Metalaxyl et leur réponse à la température, nous avons également étudié leurs agressivités et adaptation à la tomate et à la pomme de terre en conditions contrôlées. Pour finir, nous avons testé la résistance de quelques variétés de tomates à l’égard du mildiou sous serre et en conditions in-vitro. Cette étude montre clairement la présence d'une population de P. infestans ayant des caractéristiques génotypiques et phénotypiques spécifiques sur la tomate. Tous les isolats collectés à partir de la tomate sont de type d'accouplement A1. En ce qui concerne les caractéristiques biologiques (les isolats se développent dans une large gamme de températures, et sont tous sensibles au fongicide, le Metalaxyl, mis à part un isolat). Ainsi, pour la spécialisation parasitaire les isolats collectés à partir de la tomate sont des généralistes et donc s’adaptent à la fois à la tomate et la pomme de terre contrairement aux isolats collectés à partir de la pomme de terre qui sont spécialistes c'est-à-dire n’attaque que la pomme de terre en condition de champ. Pour le test de résistance variétale, certaines variétés ont montré un bon comportement à l’égard du mildiou sous serre et in-vitro comme le cas de la Saint-Pierre et Trakia, à cet effet, ces variétés devraient être étudiées davantage afin de confirmer cette résistance. Enfin, ces données peuvent être utiles pour développer des stratégies de lutte durables pour traiter les deux hôtes, en particulier la tomate, qui contribue à la production d'inoculum secondaire afin de réduire les risques d'épidémies majeures de mildiou en Algérie.