Résumé:
Le présent travail est réalisé dans deux régions contrastées : la Mitidja (Rouiba) et
Medjana (Bordj Bou Arréridj) qui appartiennent respectivement à l’étage bioclimatique
subhumide et semi-aride. L’objectif recherché est la contribution à l’étude de la bioécologie
des Formicidae par l’étude des interactions qui détermine la distribution spatio-temporelle de
la myrmécofaune. Cette étude a été menée dans deux niches écologiques différents : il s’agit
d’un verger agrumicole localisé dans la station de l’Institut Technologie Moyen Agricole
Spécialisée ‘ITMAS’ et un champ de céréaliculture situé dans la station de Sidi Moussa
‘Medjana. La méthode d’échantillonnage par les pots Barber a révélé une richesse totale de 19
espèces de fourmis réparties dans 15 genres et à trois sous familles (Myrmicinae, Formicinae,
Dolichoderinae). Les Myrmicinae et les Formicinae dominent en nombre, tandis que les
Dolichoderinae, elles ne contribuent que par deux espèces. L’échantillonnage effectué à
l’ITMAS durant deux années consécutives (2016 et 2017) a permis de recenser 14 espèces,
appartenant essentiellement à 13 genres dont deux espèces exotiques : Strumigenys
membranifera et Nylanderia jaegerskioeldi. Cette dernière, est reconnue parmi les 11 des
espèces exotiques présentes en Algérie. Dans la région steppique bordjienne, 9 espèces ont été
collectées durant l’année 2016. Certaines espèces peuvent être présentes dans tous les milieux
en l’occurrence Aphaenogaster depilis, Pheidole pallidula et Cataglyphis viatica tandis que
d’autres sont spécifiques pour un seul milieu. Ce travail est complèté par la récolte à la main
afin d’identifier les principales fourmis associées aux plantes. L’échantillonnage nous a
montré que les espèces les plus dominantes sont associées avec les Homoptera (Aphide,
Cochenille) et plus particulièrement avec Aphis spiraecola au sein des arbres d’orangers de
l’ITMAS avec une corrélation significative entre la plante et la fourmi. Par ailleurs,
l’identification et l’abondance des espèces de fourmis pourrait varier selon le régime
alimentaire, le biotope et la plante qu’elles abritent.
Les méthodes moléculaires par l’utilité de l’ADN barcoding et l’arbre phylogénétique,
présentent des outils puissants pour déduire les relations évolutives /l’identification des
espèces de fourmis inventoriées de deux sites d’étude. De plus l’arbre phylogénétique par la
méthode Neighbor-joining et Likelihoud a permis de connaitre les relations entre les
séquences en révélant la position et la distance évolutives entre les différentes espèces de
fourmis.