Résumé:
Sachant qu’en Algérie, le manque et la mauvaise répartition spatiotemporelle des précipitations représentent le principal facteur limitant les rendements du blé dur.
Afin d’améliorer les rendements par une meilleure valorisation des précipitations hivernales et une diminution maximale des volumes d’eau d’irrigation de complément printaniers, nous avons réalisé une étude sur les effets combinés de cinq dates de semis (début des mois 9, 10, 11, 12 et 1) et sous deux régimes hydriques (avec ou sans irrigation de complément), soit un total de 10 variantes.
A cet effet, nous avons quantifié les besoins en eau de la culture du blé dans la plaine de la Mitidja pour les dix variantes.
Pour se faire, nous avons utilisé le logiciel Cropwat 8.0 qui permet de calculer, en fonction des dates de semis :
- Les besoins en eau de la culture conduite en confort hydrique (ETM),
- La pluie utile consommée par la culture (Pu),
- La quantité d’eau apportées en d’irrigation de complément (Ei).
De plus, ce logiciel permet de calculer par simulation de conditions pluviales sans irrigation pour estimer les chutes de rendement en culture pluviale (sans irrigation).
En plus de la détermination de la date de semis, le calcul précis des volumes d’eau consommés permet de calculer le degré de valorisation du m3 d’eau ou l’efficience d’utilisation de l’eau (EUE) des dix variantes pour :
o L’eau totale consommée (ETM),
o L’eau de pluie utile consommée (Pu) ou (eau verte),
o L’eau d’irrigation de complément (Ei) ou (eau bleue).
La tendance des résultats obtenus montre clairement que la période optimale de semis du blé dur dans la plaine de la Mitidja correspond au début octobre et à un degré moindre à la fin septembre et au début novembre.
En effet, tous les indicateurs confirment cette tendance.
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Concernant les besoins en eau, l’ETM du semis de début d’octobre consomme seulement 56% par rapport au semis de janvier, alors que pour la valorisation de l’eau de pluie, le semis de début janvier ne bénéficie que de 70% de la pluie utile (Pu), ce qui permet au semis de début octobre de consommer seulement 834 m3 d’irrigation de complément, soit 16% par rapport au semis tardif de début janvier.
En cas de gestion de la culture en pluvial (sans irrigation), la chute de rendement est d’environ 2% pour les semis précoces de début octobre à début novembre, par contre, cette chute atteint 46% pour un semis tardif de début janvier, soit un rendement de presque 50%.
Concernant l’efficience d’utilisation de l’eau (EUE) ou productivité de l’eau, elle varie de 0,44 kg de grain blé par m3 d’eau consommée pour une conduite en ETM (sans restriction hydrique) et un semis précoce de début octobre, cependant, pour un semis tardif de début janvier l’EUE n’est que de 0,15 kg/ m3, soit une valorisation de 33% par rapport à un semis précoce de début octobre.
Pour la pluie utile, l’EUE varie de 0,53 à 0,54 pour les semis précoces d’octobre et novembre, elle chute à 0,42 kg/ m3 pour un semis tardif de début janvier.
Le seul facteur qui déroge à la règle concerne l’EUE de l’eau d’irrigation de complément, qui est mieux valorisée pour les semis très précoce (début septembre) et trop tardif de début janvier, avec des valeurs de 0,34 et 0,20 kg/ m3. Pour les semis d’octobre et novembre, la valorisation de l’eau de pluie est extrêmement faible, pour ne pas dire nulle, puisqu’elle est de l’ordre de 0,03 à 0,04 kg/ m3.