Résumé:
Les récentes évolutions socioéconomiques, démographiques, politiques, écologiques et
climatiques qu’a connue la steppe algérienne au cours des dernières décennies ont induit de
profondes transformations qui ont grandement impacté les écosystèmes steppiques et qui ont
transformé les pratiques d’élevage, tout particulièrement en matière de mobilités
pastorales. Cette étude décrit de nouvelles pratiques de mobilité adoptées actuellement par des
éleveurs de la région de Djelfa ainsi que les ressources végétales exploitées. La réalisation de
112 enquêtes semi-directives a été effectuée entre 2014 et 2016 auprès d’éleveurs dans
différentes zones d’accueil ainsi que sur leur terroir d’attache. Il ressort de l’analyse de nos
résultats une diversité de pratiques si l’on prend en compte l’organisation, la distance
parcourue durant un cycle annuel, le calendrier, l’itinéraire de transhumance ainsi que les
ressources utilisées. Ces mobilités peuvent varier d’une année à une autre ou au cours de la
vie d’un éleveur. Cette étude montre que de nouvelles formes d’adaptation au contexte
changeant de la steppe algérienne peuvent être mises en oeuvre par les éleveurs par le moyen
de nouvelles mobilités de longue amplitude. Ce résultat contredit les résultats rapportés dans
la bibliographie sur l’abandon des mobilités par les éleveurs sous l’effet du "resserrement" de
l’espace et de la sédentarisation des populations pastorales.