Résumé:
Activité antileishmanienne de quelques plantes spontannées Algériennes
vis-à-vis de Leishmania major
Objectifs : Evaluer l’activité antileishmanienne de quelques plantes spontanées Algériennes à
savoir : Artemisia campestris, Anethum graveolens, Ruta montana, Thymus pallescens,
Thymus vulgaris, Inula viscosa, Calotropis procera, Colocynthis vulgaris et Peganum
harmala vis-à-vis de Leishmania major.
Méthodes : Les plantes ont été récoltées principalement dans les régions steppiques
d’Algérie. L’extraction des huiles essentielles (HEs) a concerné (05) plantes à savoir :
Artemisia campestris, Anethum graveolens, Ruta montana, Thymus pallescens et Thymus
vulgaris, a été réalisée par hydro-distillation, puis analysée par chromatographie en phase
gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG/MS). L’extraction des extraits totaux des
plantes suivantes : Inula viscosa, Calotropis procera, Colocynthis vulgaris et Peganum
harmala a été réalisée par macération dans un solvant et leur identification par les tests
phytochimiques.
Les activités antileishmanienne et cytotoxique de nos plantes ont été réalisées in vitro par le
test colorimétrique au bromure de 3-(4,5- diméthylthiazol-2-yl)-2,5- diphényltétrazolium)
MTT.
Résultats : En ce qui concerne les huiles essentielles, quatre espèces sur cinq ont montré une
activité antileishmanienne. L’HE de Ruta montana riche en cétones avec (77,6%) de 2-
undécanone n’a montré aucune activité.
Les HEs de Thymus pallescens avec 59,15% de carvacrol et de Thymus vulgaris avec 56,80%
de thymol ont montré une activité contre les promastigotes de Leishmania major mais une
cytotoxicité contre les cellules macrophagiques Raw 264.7. L’HE d’Artemisia campestris
riche en monoterpènes hydrocarbonés et l’HE d’Anethum graveolens renfermant 23,86% de
myristicine ont montré une bonne activité contre Leishmania major avec respectivement, une
CI50 de 14,02±0,18 μg/ml et 13,83±0,30 μg/ml. Elles ont exprimé une faible cytotoxicité
avec des CC50 de 183 ±0,18 μg/ml et CC50 de 158,1 ± 0,22 μg/ml et des indices de
sélectivité (IS) de 13,05 et 11,43 respectivement.
Quant aux extraits totaux, les quatre espèces ont révélé la présence de composés azotés où
Peganum harmala réputé pour sa richesse en alcaloïdes par rapport aux autres espèces
étudiées, de composés phénoliques et de composés terpéniques (hétérosides). Ces quatre
plantes ont montré une activité antileishmanienne avant traitement au MTT. Cependant, après
traitement avec celui-ci deux des quatre extraits ont interféré avec le réactif à savoir :
Peganum harmala et Calotropis procera.
Quant aux deux autres extraits, Colocynthis vulgaris a exprimé un meilleur pouvoir parasitaire
par rapport à Inula viscosa avec des CI50 égales 31,74±0,9 et 126,3±1,6 μg/ml
respectivement.
Pour des raisons sanitaires (COVID19), nous n’avons pas été en mesure de mener, à bien et à
terme l’activité cytotoxique de ces deux plantes.
Conclusion : Artemisia campestris et Anethum graveolens peuvent être considérées comme
une initiation aux traitements naturels des leishmanioses. Anethum graveolens mérite plus
d’attention puisque c’est la première mention de l’activité antileishmanienne que nous
rapportons.
Quant à Colocynthis vulgaris et Inula viscosa une activité sur les cellules macrophagiques est
nécessaire pour compléter l’étude