Résumé:
L’objectif de la première partie de cette étude menée durant les trois campagnes 2017-2018,
2018-2019 et 2019-2020, dans la région semi-aride d’El hachimia (Bouira) est de comparer trois types
de travail du sol : travail conventionnel (TC), travail minimum (TM) et semis direct (SD), ainsi que de
quatre types de rotations culturales : monoculture de blé (B-B), jachère-blé (J-B), lentille-blé (L-B) et
avoine fourrage-blé (A-B) sur la production et la nutrition phosphatée de la culture de blé dur. La
seconde partie a pour objectif d’étudier la réponse de cette même culture à trois doses d'engrais P (0 kg
P2O5 ha-1, 30 kg P2O5 ha-1 et 60 kg P2O5 ha-1) appliquées en bandes localisées sous la ligne de semis ou
superficiellement dans différents systèmes de culture (monoculture et rotation lentille-blé) en
conditions pluviales dans la même région. Les résultats qui ressortent de cette étude montrent que le
type de travail du sol n’a aucun effet sur le rendement et ses composantes sur l’ensemble des trois
années de l’étude. L’analyse de la variance individuelle au niveau de chaque année montre que le SD a
donné le meilleur rendement en grain (P<0,01) durant l’année 2020 caractérisée par une pluviométrie
très faible, et ce grâce à une densité d’épis plus importante (P<0,05) par rapport aux deux autres
systèmes. Cela confirme l’hypothèse suggérant que le SD, grâce à sa meilleure capacité de rétention de
l’eau, garantie une stabilisation des rendements dans les conditions méditerranéennes variables. Nos
résultats affirment aussi que les précédents jachère et lentille donnent les meilleurs rendements
(P<0,001) et les meilleurs poids de mille grains (P<0,05) par rapport à une rotation céréales-céréales
(B-B et A-B). La qualité du grain de blé dur s’est montrée plus sensible aux rotations culturales qu’aux
systèmes de travail du sol, le labour conventionnel ayant un effet négatif uniquement sur le taux de
vitrosité (P<0,01), par contre les rotations de cultures ont significativement affecté la teneur en
protéines (P<0,05) et le taux de vitrosité (P<0,05). La rotation L-B ayant la teneur en protéines du
grain la plus élevée, alors que la monoculture de blé (B-B) a obtenu le taux de vitrosité le plus faible
par rapport aux autres types de rotations. Concernant la nutrition phosphatée de la culture de blé dur,
nos résultats montrent que les systèmes de travail du sol n’ont pas eu d’effet sur la disponibilité du P
dans le sol, ni sur sa concentration dans le grain et la paille du blé dur durant toutes les années de
l’expérimentation. Cependant la rotation J-B, a significativement et négativement affecté les
concentrations du grain et de la paille en P, ceci démontre l’effet négatif de la jachère sur l’érosion du
sol et la perte des éléments nutritifs. D’autre part, le deuxième essai nous a permis d’avoir les résultats
suivants : dans le système lentille-blé, l’apport de 60 kg ha-1 de P2O5 augmente le nombre de grains
produits par plant et au mètre carré (p<0.05) et le rendement en grain (P<0,01) de la culture de lentille,
la teneur en phosphore assimilable dans le sol et la biomasse sèche produite par la culture de blé dur
suivante (p<0.01). En revanche, dans le système de monoculture les apports de P n’affectent ni la
productivité ni la nutrition en phosphore de la culture de blé pendant les deux années de l'expérience
(2018-2019 et 2019-2020). Les méthodes d'application de P n'ont affecté aucun paramètre mesuré sur
les deux cultures durant les deux années, sauf lorsque le blé dur a suivi la culture de lentille en 2020,
où l'application localisée de l’engrais phosphaté a augmenté de manière significative la teneur en P
dans le grain et la paille.