Résumé:
Les champignons constituent la cause de nombreuses maladies des plantes qui entraînent
d'importantes pertes de rendement et conduisent à la destruction de cultures. Afin de limiter ces
maladies, l'utilisation de souches de Trichoderma spp. a montré ses effets antagonistes contre
plusieurs espèces de champignons phytopathogènes et leur capacité à contrôler ces maladies. Une
collection de quarante-six souches de Trichoderma spp. ont été isolées du sol dans différents lieux
(Nord, Est, Ouest et Sud) et écosystèmes en Algérie. Elles ont été identifiées au niveau de
l'espèce par l'analyse des régions 1 et 2 de leurs espaceurs internes transcrits (ITS1 et ITS2) de
l'ADNr et d'un fragment du gène du facteur d’élongation de la traduction 1-α (Tef1). Au total, 46
isolats de Trichoderma spp. ont été attribués à T. atroviride (12 souches), T. gamsii (10), T.
orientale (1) et 23 au complexe d'espèces de T. harzianum (T. harzianum, T. afroharzianum, T.
atrobrunneum et T. guizhouense). Dans la présente étude, nous soulignons que T. gamsii, T.
orientale, T. atrobrunneum et T. guizhouense sont signalées pour la première fois en Algérie. La
croissance mycélienne des isolats a été évaluée à des températures allant de 10 à 40°C sur des
milieux de culture PDA et SNA. En général, le taux de croissance le plus élevé a été enregistré à
25 et 30°C. Cependant, T. orientale a pu croître à 40°C, tandis que les autres espèces ne
poussaient pas à cette température. Des tests ont été menés pour évaluer l'effet antagoniste in vitro
de tous les isolats contre quatre espèces pathogènes associées à des cultures stratégiques en
Algérie : Fusarium culmorum, Botrytis cinerea, Alternaria solani et Rhizoctonia solani sur milieu
PDA par confrontation directe et indirecte. Dans la confrontation directe, l'inhibition du taux de
croissance se situait entre 37,22 % et 80,95 %, tandis que dans la confrontation indirecte, elle se
situait entre 00 % et 88,89 %. L'essai de biocontrôle effectué sur blé a montré que T. atroviride
(Ta.09), T. orientale (To.15), T. afroharzianum (T af. 17 et T af. 37) et T. gamsii (T g. 39) ont
donné des résultats très prometteurs à l’égard de F. culmorum, le principal agent pathogène
associé à la pourriture du collet et la fusariose de l’épi du blé en Algérie. Cette constatation est
basée sur la diminution significative de la gravité de la maladie par rapport au témoin (> 82 %).
Les données enregistrées ont également montré que T. atroviride (Ta.09) a enregistré le
pourcentage le plus élevé de réduction de la maladie (97,28%).