Résumé:
Cette étude vise à analyser l'importance d'élever des génisses localement ou de les importer,
puis à calculer la rentabilité financière entre celles produites en Algérie et celles issues des
importations. Notre travail consiste à caractériser la viabilité et le devenir des génisses laitières
importées et de leur descendance femelle à l’échelle des exploitations d’élevage bovin laitier de la
wilaya de Ghardaïa grâce à une enquête effectuée auprès d’un échantillon de 39 éleveurs. Les
résultats montrent que la politique de développement de l'élevage laitier moderne, qui repose sur
l'importation de génisses pleines, engendre des coûts élevés en devises. En comparaison, le coût
de production estimé d'une génisse produite localement est inférieur à son prix à l’importation.
Parmi 297 femelles introduites, 64% des génisses ont rempli des carrières complètes de production,
En revanche 36% des génisses ont disparu des élevages qui les ont réceptionnés, soit par revente
(21%) ou par décès (15%). Seuls 28% des éleveurs interrogés choisissent de garder les veaux en
vue de remplacer les vaches improductives, tandis que 72% optent pour la vente des veaux avant
l'âge de sevrage. La principale raison de cette préférence est liée aux contraintes financières
auxquelles les éleveurs sont confrontés, notamment en termes de besoins de trésorerie, ce qui ne
contribue pas à l'augmentation de la taille du cheptel laitier en Algérie et s’oppose à la réalisation
des objectifs escomptés de ces importations.