Résumé:
Plusieurs sous-espèces d'Apis mellifera sont présentes en Afrique du Nord (Apis mellifera
lamarckii, Apis mellifera intermissa, Apis mellifera sahariensis et Apis mellifera major), mais
leur répartition dans la région n'est pas encore entièrement comprise et peut encore être
considérée comme controversée. En Algérie, deux sous-espèces, Apis mellifera intermissa et
Apis mellifera sahariensis, sont signalées. Apis mellifera intermissa (l'abeille tellienne) est
répandue dans la région nord et centrale du pays, tandis qu' Apis mellifera sahariensis (l'abeille
saharienne) est limitée aux oasis du sud de l'Algérie. Cependant, cette répartition est de plus en
plus perturbée en raison de la transhumance fréquente et de la migration commerciale des
colonies entre le nord et le sud, ce qui entraîne une hybridation croissante de l'abeille
saharienne. L'objectif de cette étude est de fournir une caractérisation fiable de la variabilité
morphométrique et génétique des deux sous-espèces algériennes afin de collecter des données
pour une stratégie efficace de conservation du patrimoine génétique.
Un total de 81 colonies a été échantillonné dans 30 localités à travers l'Algérie, y compris
des oasis du sud qui n'ont pas été incluses dans les précédentes collectes. Les échantillons ont
été soumis à une analyse morphométrique standard et à une analyse de la variation de l'ADNmt
en utilisant l'amplification du fragment tRNA leu-COX-2 suivie d'une digestion par DraI. Dans
une analyse de composants principaux (ACP) des données morphométriques, les colonies ont
formé un seul groupe. Il a également révélé que la taille globale du corps était la source la plus
importante de variation entre les colonies. Une analyse hiérarchique de la structure, suivie d'une
analyse discriminante étape par étape, a classé les colonies en trois groupes distincts ;
cependant, ces groupes n'étaient pas géographiquement délimités. Cela suggère une plus grande
variation de taille chez les abeilles étudiées.
L'analyse d'ADN mitochondrial a été effectuée sur les 30 localités. Trois haplotypes
mitochondriaux, préalablement identifiés en Algérie et appartenant à la lignée mitochondriale
africaine, A, ont été identifiés : A1 (n = 62), A8 (n = 70), A9 (n = 15), ainsi qu'un quatrième
haplotype, A13 (n+1), qui n'avait pas été précédemment observé en Algérie. La diversité
globale de l'haplotype était faible (h = 0,478 ± 0,057). Un test chi-square d'association a été
effectué séparément entre les haplotypes et la latitude et longitude. Il y avait une association
statistiquement significative entre l'haplotype et chacune des variables et l'association était forte
avec la latitude.