Résumé:
L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’état actuel de la salinité des sols par utilisation de
l’induction électromagnétique de l’EM38. L’expérimentation est réalisée sur une superficie de
267,4 hectares situés au Bas-Cheliff au sein de la station expérimentale de l’INRAA. Les
mesures par l’EM38 ont été effectuées sur 317 points situés aux noeuds d'une grille d'un pas
d’étude de 25 à 50 m, pour cinq (05) niveaux de profondeur avec un incrément de 30 cm en
position verticale, et pour trois (03) niveaux de profondeur en position horizontale.
L’étalonnage des lectures de l’induction électromagnétique à la conductivité électrique de
l’extrait de pate saturée a été réalisé en utilisant trente sept (37) sondages à partir desquels des
prélèvements d’échantillons ont été effectués sur cinq niveaux de profondeur. Les principaux
résultats obtenus montrent que les valeurs de la CEps se situent entre 1 dS.m-1 et 70 dS.m-1
dans H1, 3,5 dS.m-1 et 66 dS.m-1 dans H2, 4 dS.m-1 et 72 dS.m-1 dans H3, 4 dS.m-1 et 79
dS.m-1 dans H4, et 5 dS.m-1 et 71 dS.m-1 dans H5. Le profil salin est par conséquent
descendant. Les résultats ont montré également que l’équation de Rhoades et Corwin (1981)
peut être utilisée pour prédire les valeurs de la CEps dans le contexte de cette étude (r = 0,807 ;
p < 0,001). L’analyse des cartes de salinité des cinq couches révèle que la salinité en H1
comprend toutes les classes de salinité (non salin à extrêmement salin) avec une
prédominance de la classe ‘très salin’ (56,7 %), les classes ‘non salin’ (0,22 %) et ‘légèrement
salin’ (4 %) sont très peu représentées. En H2, la classe ‘salin’ occupe 0,4 % de la superficie,
et la ‘extrêmement salin’ plus de 66 %. Les couches H3, H4, et H5 présentent une salinité qui
se situe entre ‘très salin’ et ‘extrêmement salin’ avec une prédominance de la classe
‘extrêmement salin’ (86,4 % en H3, 93,5 % en H4, et 97 % en H5). L’évaluation de la qualité
de l’estimation de cette salinité révèle que les erreurs moyennes réelles sont extrêmement
faibles (< 1 dS.m-1). Les erreurs moyennes absolues sont de l’ordre de 6 à 7 dS.m-1 dues soit
aux équations d’étalonnage, soit à la méthode d’interpolation utilisée ou soit au fait que les
valeurs de la CEc ont été regroupées en classes de salinité. La démarche adoptée a permis de
réaliser une bonne estimation de l’état actuel de la salinité des sols avec une source d’erreur
très acceptable dans le contexte pédologique et environnemental de cette étude.