Bioécologie trophique de quelques espèces prédatrices dans la région de Guelt es Stel (Djelfa).

Abstract

L’étude de la biodiversité faunistique de la région de Guel es Stel est faite dans trois stations. Elle s’appuie sur l’utilisation de 3 types de piégeages, ceux des pots piéges, du fauchage et des quadrats et sur l’examen des régimes alimentaires de 5 modèles biologiques. Le piégeage à l’aide de pots Barber, montre que ce sont surtout les Hymenoptera qui dominent notamment à Taïcha avec Messor capitatus (41,7 % ) en juillet et Cataglyphis bicolor (44,8 %) en août. Il en est de même à El Khayzar pour Messor arenarius (25 %) en juillet et Messor capitatus (AR % = 96,1 % ) en septembre. Dans la station de Guayaza, les Hymenoptera avec Messor sp. (15,4 %) en novembre sont accompagnés par les Coleoptera avec Oxytelus sp. (15,4 %) en novembre et avec Cataglyphis sp. 2 (27,4 %) et Camponotus sp. (16,8 %) et Erodius sp. (8,4 %) en avril 2008. Les résultats du fauchage montrent que l’espèce dominante est Anisoplia floricola (20 %). Quant à la méthode du quadrat, elle met en évidence la présence de 4 espèces d’Orthoptera, soit Ochrilidia rothschildi, Truxalis nasuta, Oedipoda miniata, et Pyrgomorpha cognata. Pour le régime alimentaire des 5 modèles biologiques, les proies Cataglyphis bicolor (17,3 %) et Baris sp (9,6 %) dominent le menu trophique de la cataglyphe à El Khayzar. Par contre à Guayaza, Messor arenarius et Messor capitatus partagent le premier rang par le même pourcentages (30,9 %). Pour ce qui concerne, le menu trophique d’Atelerix algirus, Rhizotrogus sp. est à noter à Taïcha avec un maximum de 84,6 %) en avril et à El Khayzar avec 75 % en mars, tandis qu’à Guayaza, ce sont des fourmis telles que Messor sp. (83,6 %), Cataglyphis bicolor (52,9 %) et Messor arenarius (61,5 %) qui occupent les premiers rangs. Pour ce qui concerne le régime alimentaire d’Athene noctua, Aphodius sp. est l’espèce qui apparaît très fréquente et vient au premier rang dans 6 pelotes avec 82,7 % pour la 3ème régurgitation. Corvus corax est certainement l’espèce qui possède le menu le plus varié parmi les 5 modèles biologiques, composé d’un nombre important d’éléments trophiques, d’origines animale et végétale. En termes de matières végétales, les glumes et les glumelles de Triticum sp. avec 86, 9 % dans la première pelote, et d’Hordeum sp. avec 88,9 % dans la 30ème pelote correspondent à l’essentiel du menu du Grand corbeau. Pour les éléments d’origine animale, plusieurs espèces de biomasses relativement élevées viennent enrichir le régime trophique de Corvus corax. Ces espèces sont tantôt des rongeurs avec Gerbillus tarabuli (14,3 %) et Meriones shawi (14,3 %) dans la 4ème pelote, tantôt un Lacertidae sp. ind. (36,8 % ) dans la 30ème pelote, et tantôt un oiseau comme c’est le cas de la 3ème pelote, où il n’ y a aucune trace de matière végétale mais la présence de deux Passer sp. (14,3 %) et de Streptopelia sp. (14,3 %). L’omnivorie du Corvus corax est mise en évidence par la présence de restes d’ordures ménagères et de matières inertes comme celles de sachets en matière plastique et des papiers en aluminium dans les pelotes. Pour ce qui concerne le spectre trophique de Tyto alba, celui-ci est dominé surtout par les espèces de rongeurs, telles que Meriones shawi (40 %), Jaculus orientalis (8,1 % ) et Gerbillus nanus (6,3 %).