Résumé:
Recherches quantitatives sur le criquet migrateur Locusta migratoria (Orth. Oedipodinae) dans
le Sahara algérien. Perspectives de lutte à l’aide de microorganismes pathogènes et de peptides
synthétiques.
Cette thèse présente les résultats relatifs aux populations du criquet migrateur Locusta
migratoria (L., 1758) qui ont manifesté des pullulations récemment dans des périmètres irrigués
dans le Sahara central algérien. Les études morphométriques montrent que les individus étudiés
se rapportent à la sous-espèce cinerascens. Le cycle est décrit et comprend une succession de
trois générations. La première, printanière, se développe sur les céréales d’hiver, essentiellement
du blé dur ; la seconde et la troisième, printano-estivale et estivo-automnale, se rencontrent dans
des champs de sorgho et dans des maraîchages. La première génération se caractérise par une
variation temporelle drastique de son sexe-ratio et d’un stress de développement mis en évidence
par l’asymétrie fluctuante des élytres grâce à une méthode originale de morphométrie géométrique.
Les générations suivantes ont au contraire un sexe-ratio plus équilibré, sans variation temporelle,
et peu d’asymétrie fluctuante. Le régime alimentaire de 9 populations naturelles révèle l’originalité
des larves de stade 5 par rapport aux larves 4 et aux adultes, ainsi qu’une différence souvent
significative entre les 2 sexes. Les expériences de croissance en présence de blé, de sorgho et d’un
mélange de graminées spontanées rendent compte des anomalies de croissance des populations
développées sur le blé. Pour lutter contre ce ravageur, diverses voies ont été explorées. Sur le
terrain, nous préconisons un entretien des champs avec une limitation des graminées adventices.
En laboratoire, nous avons testé l’efficacité de trois souches de Bacillus subtilis sur le TL50
chez les larves L5, la croissance et la résorption des ovocytes des adultes, en utilisant plusieurs
modes d’administration. Parmi différentes Cry-toxines produites par Bacillus thuringiensis, seule
Cry1 a montré un effet limitant significatif sur la croissance des larves. Enfin, nous avons testé
l’effet de perturbation du fonctionnement ovarien grâce à un neuropeptide extrait de Leptinotarsa
decemlineata.