Département Economie Rurale
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Item Marchés fonciers et développement agricole dans le Ziban (Biskra)(2024-02-01) OUENDENO, Mohamed LamineCe travail de recherche a été construit dans une perspective comparative sur le fonctionnement des marchés fonciers (A/V et FVI) dans deux communes limitrophes de la wilaya de Biksra, El Ghrous et Doucen. Les marchés fonciers à El Ghrous ont d’abord été étudiés dans le cadre de la réalisation de mon mémoire de magister ; une étude élargie et approfondie dans le cadre de la présente thèse. Ces marchés sont caractérisés par une grande fluidité en termes de superficies mises sur le marché et aussi en termes de nombre de transactions. Une plasticité des termes de contrat de location et de métayage est également constatée. Cette plasticité a contribué à : (i) la dynamisation du marché de FVI ; (ii) la stimulation du marché à l’achat/vente par l’effet d’entraînement qu’il a provoqué ; (iii) une meilleure perceptive de rentabilisation pour les nouveaux acquéreurs pour rembourser les investissements engagés dans l’achat de la terre et la réalisation de forage pour approvisionner les preneurs. Elle a aussi permis aux acteurs moins dotés en facteurs de production d’entrée à plusieurs niveaux de statuts d’acteur dans une perspective évolutive dans l’échelle agricole (agricultural ladder) ; (iv) Le jeu de ces marchés fonciers ont stimulé le processus d’adoption et diffusion des innovations techniques ; (v) nous constatons un enchâssement social des transactions foncières (A/V et FVI) dans les terres résidentielles qui se traduit par différentes mécanismes (confiance, préférence entre les acteurs, souplesse dans les modalités de paiement, la durée de location et autres objets de transaction, pour les acteurs proches, etc.) ; (vi) une nette différenciation en termes de type d’acteurs (barrière à l’entrée) est remarqué entre les terres familiales résidentielles où les acteurs (acheteurs et vendeurs et aussi les tenanciers) sont de la même famille étendue et les terres non résidentielles qui sont ouvertes aux différents types d’acteurs (y a compris pour les allogènes). Cette différence dans le comportement des marchés entre anciennes et nouvelles terres de mise en culture est due au processus historique d’individualisation et de marchandisation de ces terres et au caractère résidentiel des terres familiales ; (vii) ainsi, nous documentons la réémergence d’une institution foncière qui est le contrat de plantation, vers les années 1990, qui été pratiqué auparavant dans les oasis. Ce type de contrat est un arrangement foncier qui permet aux investisseurs (preneurs) d’accéder à la propriété foncière (après partage de la terre) moyennent le financement des investissements nécessaires à la création d’une palmeraie et le creusement, le cas échéant, d’un forage. La rencontre entre offre et demande dans ce marché foncier est possible par la mobilisation des réseaux sociaux de l’acteur et le recours à l’intermédiation dans certains cas. Ce réseau constitue aussi un moyen efficace de respect des engagements contractuels pour les agriculteurs allogènes. L’effectivité des échanges fonciers, dans les zones d’étude, est assurée par la mobilisation de plusieurs mécanismes qui assurent l’enforcement des engagements contractuels : de la design contractuel au niveau bilatéral au rôle de relations sociales dans le respect de droits échangés.Item La politique rurale en Algérie à l’épreuve de la territorialisation : cas d’étude des PPRDI wilaya de Médéa(2024-06-27) SAIDOUN, RymÀ partir des années 2000, différentes politiques agricoles et rurales se sont déployées en Algérie faisant référence à un modèle de développement rural territorial, parmi lesquelles la Politique du Renouveau Agricole et Rural (PRAR). Une politique ancrée dans l’approche de développement territorial, fondée sur les principes de valorisation des ressources locales et de participation de l’ensemble des acteurs parties prenantes dans l’action de développement de l’agriculture et des territoires ruraux. Afin de pouvoir appréhender ces nouvelles modalités d’intervention publique, nous nous intéressons au PPDRI instrument déployé dans le cadre de cette politique. Cette approche par les instruments nous permettra d’appréhender le changement opéré en matière de territorialisation de l’action publique rurale. L’analyse de la territorialisation des PPDRI s’est faite à travers une grille d’analyse issue de la littérature et un cas d’étude les PPDRI de la wilaya de Médéa. Trois mécanismes de territorialisation sont retenus pour composer cette grille : le territoire d’intervention, la gouvernance territoriale et la valorisation des ressources locales. L’analyse de cet instrument révèle plusieurs distorsions qui ont fait obstacle à la territorialisation des PPDRI. Le territoire de mise en place des PPDRI est un territoire donné. La gestion des projets est dominée par l’acteur public et marquée par la faible participation des parties prenantes au processus décisionnel. La standardisation globale des projets a inhibé toute forme de différentiation et de valorisation des ressources locales.Item Conception et application des politiques foncières en Algérie(2010-12-27) BOUCHAIB, FaouziLa réforme agricole adoptée en Algérie en 1987 (loi 87-19), a décidé le partage des Domaines agricoles socialistes et la création des Exploitations Agricoles Collectives (EAC) et Individuelles (EAI). Cette réforme a introduit deux contraintes : la première impose aux EAC le mode de production collectif et la seconde interdit le mode de faire valoir indirect. Cependant, le morcellement informel et le mode de faire valoir indirect se sont imposés très rapidement. L’enquête qualitative réalisée auprès d’un échantillon de 47 attributaires et intervenants dans le périmètre irrigué de la Mitidja Ouest a montré que l’échec de la forme de production collective et l’évolution vers un morcellement informel a pour origine le passage brutal du système de production autogéré à une forme de gestion collective autonome qui aurait nécessité une préparation. En effet, les attributaires étaient en majorité des ouvriers et donc de simples exécutants dans les Domaines Agricoles Socialistes et le passage du statut d’ouvrier à celui de gestionnaire autonome d’une exploitation collective a été vécu comme une rupture. Par la suite, le morcellement informel des EAC, interdit par la loi 87-19, et l’éclatement du pouvoir de décision économique se sont traduits par une diversité comportementale des attributaires (dix types de comportements) et le développement du mode de faire valoir indirect, également interdit par la loi 87-19. Ainsi, le système de production collectif imposé par la loi 87-19 a été un échec qui s’explique par l’inadaptation des règles formelles à la réalité socio-économique.Item L’accès des agriculteurs au crédit bancaire d’investissement (ettahad) : cas de la wilaya de Laghouat(2023-09-01) OUBRAHAM, FaridEn Algérie, l’agriculture constitue un pilier économique et social important. Elle crée des emplois, fourni les produits alimentaires, contribue à la formation du PIB et à l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays devenue un enjeu de souveraineté nationale. Cependant, les exploitations agricoles algériennes demeurent confrontées à d’importantes difficultés de financement. Et parce que beaucoup d’exploitants agricoles sollicitent et/ou accèdent peu au crédit bancaire, ils éprouvent d’énormes difficultés à acquérir les intrants nécessaires pour mener les campagnes agricoles dans de bonnes conditions et ont encore plus de difficultés à investir. Cela se traduit dans les faits par une sous-capitalisation des exploitations agricoles qui, à son tour, se traduit par la faiblesse des rendements qui s’éloignent de leurs niveaux potentiels, ce qui hypothèque leur développement et leur modernisation. Les difficultés d’accès des agriculteurs au crédit bancaire est due en grande partie à aux risques liés à l’activité agricole (climat, maladie et marché), mais aussi à l’indisponibilité d’informations fiables sur leur situation financière et à leur faible taux de remboursement. Cette situation est d’autant plus problématique dans la mesure où, jusqu’à présent, l’Etat lui-même s’avère toujours incapable d’apporter des solutions satisfaisantes et durables. Pour relever ce défi, dans un contexte international particulier marqué par la crise alimentaire mondiale survenue entre 2007 et 2008, l’Etat a revisité l’usage de la bonification des taux d’intérêts bancaires en mettant en place en 2011 le crédit d’investissement bonifié appelé Ettahadi et en créant le Fonds de Garantie Agricole (FGA). L’objectif étant de susciter la demande de financement de la part des agriculteurs et d’impliquer davantage la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) dans le financement du plus grand nombre d’agriculteurs. L’objectif principal de cette thèse qui porte sur l’accès des agriculteurs aux crédits bancaires d’investissement dans la wilaya de Laghouat est d’évaluer l’effet de la bonification et du FGA sur la demande de financement et l’accès des agriculteurs au crédit bonifié. Pour se faire, une enquête de terrain auprès d’un échantillon représentatif d’agriculteurs de la wilaya de Laghouat a été menée et les données de la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) succursale de Laghouat ainsi que la convention de financement établie entre le Ministère de l’agriculture et du Développement Rural (MADR) et la BADR ont été analysées. Les principaux résultats auxquels le travail a abouti montrent que : - les motifs religieux (Ribaa) et les lourdeurs administratives induisant des coûts de transaction élevés ont été déterminants et expliquent, en grande partie, le faible recours des agriculteurs à ce type de crédit ; - les risques liés à l’activité agricole, la faible bancarisation des agriculteurs, la faiblesse des garanties, l’absence d’informations fiables et vérifiables concernant les exploitations agricoles et l’absence de contrôle par le MADR sur l’activité « crédit Résumé agricole » de la BADR sont, quant à eux, des facteurs qui ont été à l’origine de la limitation de l’accès des agriculteurs au crédit par la BADR.Item Enjeux, apports et contraintes à la mise en place du système HACCP dans les entreprises agro-alimentaires algériennes(2023-09-26) BOULFOUL, NouaraLa sécurité sanitaire des aliments basée sur le système HACCP fait partie intégrante de la stratégie des entreprises agroalimentaires et de la sécurité alimentaire. Elle constitue un enjeu majeur pour la santé public et englobe l’ensemble des mesures prises pour garantir que les aliments produits et commercialisés sont sûrs à la consommation et ne présentent pas de risques pour la santé des consommateurs. Au terme de notre travail, une enquête est réalisée auprès de 46 entreprises agro-alimentaires ayant adoptées le système HACCP dans la wilaya de Blida et d’Alger. L'étude met en lumière l'importance vitale de la sécurité sanitaire des aliments dans le contexte algérien. Elle souligne également les avantages potentiels du système HACCP, notamment l'amélioration de la qualité des produits alimentaires, la réduction des coûts de production et l'accroissement de la satisfaction des clients. Cependant, elle identifie également des contraintes spécifiques, telles que l’insuffisance des connaissances sur le système, le cout élevé pour mettre en place le système ainsi que la résistance au changement de la part du personnel qui peuvent entraver la mise en oeuvre efficace de ce système. En fin de compte, cette étude offre une perspective globale sur les enjeux auxquels sont confrontées les entreprises agro-alimentaires algériennes lors de la mise en place du système HACCP. Elle met en évidence l'importance cruciale de la sécurité alimentaire dans un contexte national, tout en reconnaissant les avantages potentiels de ce système. Cette analyse approfondie des défis et des opportunités contribue à orienter les décisions des entreprises et des régulateurs dans la quête de la sécurité alimentaire en Algérie.Item Évaluation ex-post du programme pndar: cas de lamise en valeur des terres agricoles en algérien(2023-10-22) Hanafi, WassilaAlors que l’évaluation des effets des programmes publics est une pratique solidement ancrée depuis plusieurs décennies dans les économies des pays développés, force est de constater qu’en Algérie, la prise de conscience de son importance par les pouvoirs publics tarde encore à émerger. Les investigations menées à ce sujet ont conduit à constater le peu de démarches évaluatives en ex-post réalisées dans les programmes agricoles, à l’instar d’autres secteurs publics. En dépit des programmes successifs de mise en valeur conçue au profit des zones rurales, la compréhension des causes du délaissement des terres agricoles et du niveau insuffisant de développement de ces zones demeure vaine en raison de l’insuffisance d’études et d’analyses en termes d’impacts sur les agriculteurs. Ces constatations soulèvent dès lors l’importance de l’ancrage des bonnes pratiques de l’évaluation de ces programmes dans le but autant d’apprécier les effets de ces programmes que d’améliorer la prise de décision. Les investigations effectuées révèlent le peu de travaux de recherche s’appuyant sur une méthodologie rigoureuse à même de permettre l’obtention de résultats utilisables. Ce travail de recherche, soucieux de combler cette lacune, traite de la nécessité de réaliser des évaluations ex-post proprement dites soutenues par une démarche et des techniques appropriées. Appuyée par l’approche basée sur les méthodes mixtes, l’enquête de terrain, menée en 2015 sur une période de six mois, a permis de cibler trois zones agroécologiques retenues sur la base d’un échantillonnage aléatoire afin de permettre une exploration des résultats dans un contexte large et diversifié. La population de notre étude est constituée de 224 périmètres dont 75 sont localisés en montagne, 98 en steppe et 51 au Sahara. Par ailleurs, la nécessité d’alimenter notre recherche en données fiables, nous a conduit à cibler des institutions bénéficiant d’une assise solide ( la GCA, le BNEDER, les DSA et l’ONTA). D’autre part, le recours à des méthodes statistiques descriptives et économétriques ainsi qu’à des simulations s’inscrit dans une visée d’interprétation des données quantitatives. Les résultats obtenus ont permis de mettre en lumière une faible pertinence des décisions liées à la stratégie de développement rural concernant la non-attribution des périmètres réalisés, d’une part et des conflits de propriété du foncier affectant ces espaces (terres attribuées à d’autres programmes), d’autre part. La lenteur constatée dans la mise en oeuvre du programme de transfert de propriété explique une déprise agricole aux répercussions environnementales visibles et préjudiciables. Un autre résultat met en exergue un niveau relativement peu élevé de l’écart mesuré à partir de la comparaison de l’effet de mise en valeur observé sur la création de l’emploi : le non achèvement de certains projets dans trois wilayas, (Mila, Tissemsilt et Illizi). Il en résulte un pourcentage d’efficacité moyen (Δ d’emploi) de 22% comparativement aux prévisions. De même, l’analyse de l’efficience montre que seuls 9 périmètres (3 en montagne, 4 en steppe et 2 au Sahara) ont atteint la frontière d’efficience, leur taille optimale moyenne étant estimée à 135 ha en montagne, à près de 250 ha en steppe et à plus de 487 ha au Sahara. Le coût unitaire moyen de réalisation de ces périmètres efficients s’établit par ailleurs à 149.102 DA en montagne, à 539.376 DA en steppe et à 468.159 DA au Sahara. Un raisonnement symétrique permet de conclure à l’inefficience qui affecte sérieusement les périmètres restants. A ce titre, les résultats (VRS, CRS) sont révélateurs de la faiblesse des scores obtenus par les trois zones agroécologiques étudiées. L’efficience d’échelle (DRS) révèle entre autres un gaspillage énorme de l’investissement (80% en steppe, 73% en montagne et 45% au Sahara). D’autres résultats contribuant à la prise de décision des projets futurs révèlent l’incidence négative de l’analyse de la criticité des causes de mise en valeur en ex-post tant sur le délai de réalisation (indice de criticité 0,25) que sur le dépassement de coût (indice de criticité de 0,21). L’évaluation des impacts des investissements du programme révèle que les nouveaux périmètres n’ont pas eu d’effet durable sur le maintien de l’emploi et les superficies exploitées. Toutefois, le paiement en faveur des incendies (couvrant 14% du budget alloué à la zone montagneuse) a un effet significatif, d’un point de vue statistique, pour le maintien de l’exploitation des concessions. Enfin, les coûts les plus probables pour couvrir les risques de mise en valeur enregistrent des provisions budgétaires de 2 à 4% du coût du projet correspondant à des niveaux de confiance respectifs de 90 et 80%.Item Analyse des déterminants du choix des technologies d’irrigation par les exploitations de la Mitidja(2023-03-08) BELAIDI, SamirL’objectif de cette thèse est d’analyser les facteurs déterminants du processus de l’adoption des TIEE dans la plaine de Mitidja (Zone de Mitidja Ouest, Tranche 1). Sur la base d’une étude empirique, nous cherchons à modéliser le choix de l’agriculteur face à l’adoption de technologie d’irrigation localisée et aspersion, et ce en cherchant les facteurs significatifs qui influencent l’adoption des nouvelles technologies d’irrigation par les agriculteurs et quel effet exerce chaque déterminant sur le comportement d’adoption. Notre thèse confronte les observations de terrain (sur les irrigants enquêtés) aux éléments trouvés dans la littérature sur la sélection des technologies d’irrigation. Pour cela, nous avons mobilisé deux approches du changement technique : l’approche des préférences révélées (mo-dèles économétriques) et l’approche des préférences déclarées. La collecte des données s’est réalisée à travers une enquête auprès de 136 agriculteurs de la zone d’étude. Les investigations empiriques nous ont permis d’orienter la méthodologie du travail vers les modèles de choix, dont les modèles de Logit, Tobit et Poisson/Binomial Néga-tif ont été sélectionnés pour expliquer l’adoption qui est un choix, un taux et une intensité. Les principaux résultats obtenus dans notre thèse stipulent qu’il est clair qu’en parallèle de la politique nationale d’économie d’eau d’irrigation et du programme de subvention des équi-pements d’économie d’eau, le gouvernement doit se concentrer sur un ensemble de mesures d’accompagnement qui pourront promouvoir la diffusion des nouvelles techniques d’irrigation. L’encouragement des jeunes agriculteurs, les programmes d’éducation et de for-mation professionnelle des irrigants, leur sensibilisation, et l’amélioration des mécanismes de financement dans la plaine de Mitidja, peuvent être parmi ces mesures. D’autres formes d’interventions destinées à cette population peuvent être envisagées. Parmi celles-ci figurent l’assouplissement et l’amélioration de mécanismes d’incitation à l’adoption des techniques d’irrigation favorables à la préservation des ressources hydriques. Subventionner la TIEE permettra de réduire le coût et le prix de l’eau pour les agriculteurs qui envisagent de l'adop-ter. Cette politique atténuera potentiellement certains des effets des contraintes de capital sur les agriculteurs, mais seulement dans une faible mesure. Cette étude présente incontestablement des limites qui constituent, en même temps, autant de perspectives de recherche.Item Quelle stratégie pour l’atténuation de la dépendance alimentaire de l’Algérie des marches externes : Cas des blé(2023-07-03) BEKKIS, SoumeyaL’objet de notre thèse est d’évaluer la dépendance de la filière blé en Algérie à court et à long terme. La problématique de la dépendance, dont souffrent l’Algérie et les tensions politiques internationales qui peuvent affecter l’offre et l’approvisionnement, obligent le pays à détourner ses ressources en devises vers la satisfaction des besoins de la population en blé et ses dérivés. Le fait que l’Algérie soit, historiquement et actuellement un importateur net de blé justifie le choix de blé comme objet de notre analyse. La vulnérabilité du pays en matière d’approvisionnement pour satisfaire la demande en blé rend la sécurité alimentaire de plus en plus fragile. À ce titre, toutes les politiques céréalières menées par le gouvernement depuis l’indépendance nationale à la faveur de la filière blé n’ont pas atteint ses objectifs en matière de production et de rendement. Cela remet en cause, l’efficacité et l’efficience des politiques publiques agricoles adoptées par l’État. Le modèle économétrique proposé dans cette thèse conduit à la construction des fonctions d’offre s’inspirant des modèles de Nerlove. La réponse de l’offre agricole constitue un thème central des recherches en économie agricole. Les études à ce propos sont quasi-absentes en Algérie, d’où l’originalité de ce travail. À travers cette thèse, il s’est avéré qu’à travers l’analyse des principales variables macroéconomiques (quantitatives et qualitatives) de la filière blé, on pourra conclure les principales causes de la situation de la dépendance de la filière blé vis-à-vis des marchés externes. Nous pouvons restituer les apports de notre thèse dans les points suivants : 1) Malgré les politiques céréalières mises en œuvre par l’Algérie, notamment depuis 2000, les objectifs que les plus hautes autorités de l’État se sont assignés pour améliorer la production de blé n’ont pas atteints. 2) L’analyse économétrique, via l’application de deux modèles de cointégration générés à partir du modèle Nerlovien, a permis de mesurer la dépendance de la filière blé, en Algérie à court et à long terme. Les principaux résultats soulevés sont : i) un dysfonctionnement à court et à long terme du marché interne de blé dur et de blé tendre. À l’avenir non lointain, les activités de production de blé vont être abandonnées par les céréaliculteurs ; ii) À l’horizon 2040, une augmentation accrue en quantité (+186%) et en valeur (+227%) de la facture d’importation des blés. iii) La superficie cultivée de blé dur va stagner, tandis que, la superficie de blé tendre va encore régresser de façon drastique. Elle va s’annuler complètement en 2040. iv) Une surfacturation d’achat du blé peut exister surtout durant la période de 2000 à 2021 par rapport la période précédente (1965/1999). v) Les hausses du prix international de blé se transmettent plus rapidement aux prix domestiques que les baisses. vi) La transmission des prix entre le niveau du prix interne et celui international du blé est asymétrique. Cela, il pourrait s’expliquer par la défaillance de marché de blé en Algérie ainsi que les coûts de surestaries et le mode d’achat à terme avec une origine optionnelle appliqué durant les dernières années. L’impératif de la sécurité alimentaire du pays ainsi que la réduction de notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur exigent de réexaminer les dispositifs actuels et les efforts entrepris par les autorités publiques en matière de régulation, d’organisation et de coordination de la production et de la collecte des blés.Item Performances et conditions de valorisation de la filière oléicole dans une région steppique Cas de la wilaya de M’Sila(2021-12-18) HADJLOUNE, HouriaDans la région de M'Sila, zone steppique et caractéristique d'un cadre agro-pastoral dominant, la filière oléicole locale s'est certes développée en termes d'expansion de surface, mais les informations disponibles indiquent que son avenir en termes de performances dépend d’une série de facteurs internes et externes. L'objectif de cet article est de mettre en évidence les principales variables explicatives en analysant les forces et faiblesses du secteur, les opportunités et les menaces liées à son environnement. Deux méthodes sont utilisées: la première, SWOT, constitue un cadre de diagnostic structuré et un outil universel d'aide à la décision. La seconde, l'analyse de causalité, selon l'outil Parmenides EIDOS, permet d'obtenir une hiérarchie des relations dans le secteur à partir des avis des acteurs intervenant. Les données utilisées proviennent de la synthèse bibliographique d'une série d'études et des résultats d'une enquête réalisée en 2017 sur le terrain. Les résultats obtenus montrent que les facteurs internes sont liés aux caractéristiques des exploitations, aux systèmes de production et aux conditions environnantes de la chaîne de valeur. Les facteurs externes sont liés à la dynamique des marchés nationaux et mondiaux.Item Economie des pêches en Algérie(INA, 2005) CHAKOUR, Saïd ChaoukiItem Analyse de la filière dattes en Algérie, constats et perspectives de développement(ENSA, 2012-04-12) BENZIOUCHE, Salah EddineItem Diagnostic systémique de la filière lait en Algérie(INA, 2005) BENYOUCEF, Mohamed-TaharItem Les effets sur la sécurité alimentaire des politiques de soutien à l’agriculture et à l’alimentation(2021-12-05) FERROUKHI, Sid AhmedLa question alimentaire et son corollaire les politiques de soutien, agricole au développement rural et des productions halieutiques, ont de tous temps constitué une question centrale dans le débat politique et sociétale de l’Algérie indépendante. Implicitement c’est la nature l’orientation et l’efficacité de l’action publique, dans ce domaine, qui sont constamment interrogées. Si la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire du pays et des ménages, en tant que finalité, fait l’unanimité, ce n’est cependant pas le cas de l’évaluation des résultats et de l’orientation passée et future des politiques et des stratégies dans ce domaine. Ce travail tente de contribuer à éclairer ce débat à travers : une analyse rétrospective comparative (décennies 1990/2000-2020), une évaluation d’impact ex-post des politiques de soutiens récentes mises en oeuvre (dans l'agriculture et le développement rural, la pêche et l’aquaculture, l'innovation), une prospective exploratoire des scénarios globaux d’évolution de la sécurité alimentaire en Algérie à l’horizon 2050, et enfin une analyse en prospective stratégique à 2035 des politiques de soutiens des systèmes productifs agricoles et halieutiques et du développement technologique et de l’innovation orientées vers la sécurité alimentaire durable. Celle-ci en tant que résultante globale, socio-économique et environnementale, se retrouve au coeur des incertitudes relatives aux transitions multiples et complexes des modèles de croissance : économique, énergétique, écologique et de l’impact des changements climatiques et socio-économiques, au niveaux national et mondial. Le recours aux méthodes et outils de la prospective est dicté par la dimension éminemment systémique de la problématique de la sécurité alimentaire. L’innovation au sens large : politique, organisationnelle, institutionnelle, technologique est alors considérée comme le principal vecteur de changement, de réduction des vulnérabilités, de résilience et de progrès. Il ne s’agit pas ici de promouvoir n’importe quel type d’innovation mais plutôt celle qualifiée d’endogène, de robuste et d’adaptée pour les systèmes productifs agricoles et halieutiques, intégrant les enjeux du futur. Elle impose la construction d’un système d’innovation spécifique à la sécurité alimentaire durable SI-SAD. Cette thèse démontre qu’il est nécessaire, afin de mieux se préparer à ces enjeux du « du temps long » d’agir maintenant et d’aller plus loin et plus profondément qu’à travers des ajustements à la marge des politiques publiques liées à la sécurité alimentaire. Il s’agit de refonder et renforcer la cohérence et l’efficacité de l’action publique dans ce domaine par la mise en place d’une politique transversale de la sécurité alimentaire durable en Algérie et de s’assurer à travers sa déclinaison dans les politiques sectorielles de la transition vitale vers de nouveaux modèles de croissance adaptés de l’agriculture et de la pêche en Algérie à l’horizon 2035.Item Analyse économique néo-institutionnelle du fonctionnement des coopératives agricoles de services en Algérie(2020-10-03) AMGHROUS, SmailL’objectif de ce travail de recherche est d’analyser le fonctionnement des coopératives agricoles de services algériennes en s’appuyant sur la théorie néo-institutionnelle (les droits de propriété et la théorie de l’agence). Il a été constaté que les coopératives agricoles de services ont connu un déclin remarquable à partir des années 1990. Il était donc, nécessaire de se pencher sur la question et d’essayer de comprendre le fonctionnement et /ou les disfonctionnements qui ont freiné leur développement. Pour ce faire, nous avons effectué des enquêtes de terrain aux niveaux de sept coopératives et un échantillon de 203 sociétaires réparties sur trois wilaya ( Mascara, Tiziouzou, Sétif). Pour l’analyse des données, nous avons mobilisé un probit bivarié , ce qui nous a permis de déterminer les facteurs qui influent sur l’implication des agriculteurs dans leurs coopératives. Ainsi, nous avons mis en évidence le rôle que pourrait jouer les facteurs tels que la confiance organisationnelle, l’information et la communication, l’investissement des coopératives, la structure des droits de propriété des coopératives dans le renforcement de la relation sociétaires-coopératives, et par conséquent, de l’amélioration des conditions de leur bonne gouvernance et de leur développement. En outre, nous avons mis en relief le fait que l’instabilité du cadre institutionnel dans lequel ont évolué ces coopératives, les avait impacté négativement. En effet, Les réformes qu’avait connues l’agriculture algérienne depuis 1988, ont eu pour effet une restructuration des coopératives qui sont passées d’un statut d’organisations gérées par l’Etat à des organisations autonomes. Ce changement de statut n’a pas été accompagné d’un renforcement du lien sociétaires-coopératives, condition sine qua none de la réussite économique de ces dernières, ce qui s’est répercuté sur la performance de cesItem Les Exportations agricoles et agroalimentaires en Algérie(2021-01-23) MATALLAH, Mohamed Assad AllahDans la mesure où les exportations sont toujours considérées comme un levier clé pour améliorer le niveau général de bien-être ainsi qu’ils représentent une source substantielle de revenus en devises, avec un potentiel énorme pour l’économie algérienne, cette thèse examine empiriquement les flux d’exportation algérienne avec une référence particulière aux exportations agricoles et agro-alimentaires, à travers une analyse économétrique. La problématique centrale est de mettre en exergue les leviers d’appui qui contribuent à la promotion des exportations en particulier agricoles et agroalimentaires en Algérie. Après un éclaircissement détaillé sur l’état des lieux du secteur d’exportation en Algérie, cette thèse s’appuie sur une approche économétrique par le modèle de gravité sur des données du panel couvrant la période 2001 à 2017 pour 98 pays partenaires importateurs. L’étude utilise également des mesures des propensions et des potentiels d’exportation pour examiner les performances des exportations agricoles et agro-alimentaires. Les principales conclusions indiquent que le secteur exportateur algérien corrobore le modèle de gravité, le PIB des importateurs et la distance sont ses principaux facteurs, la culture commune a un effet significatif sur le secteur des exportations agricoles et agroalimentaires, et il y a plus de potentiels à exploiter. Par ailleurs, des classements sont obtenus sur la base des propensions à l’exportation algérienne. Certaines recommandations politiques découlent de cette étude afin de mettre en évidence les principales considérations à prendre en compte pour améliorer les performances du secteur des exportations. Ce travail ouvre la voie sur des perspectives non-explorées sur le plan d’application utiles pour des recherches ultérieures qui auront de l’intérêt d’assister et d’orienter la politique publique.Item Contribution à l'étude de la relation entre la mutation des systèmes de production pastoraux et les savoir-faire des femmes(2020-02-27) Meguellati-Kanoun, AmelCette thèse a été menée parce qu’il n’existe que peu de sujets s’occupant des savoir-faire en particulier ayant trait à la production traditionnelle et à la commercialisation des étoffes confectionnées en poils "Ouabri" de dromadaires de type Aiguiga dans la région de Djelfa. Une région, considérée comme étant le berceau des activités artisanales et de production d’étoffes en poils de dromadaires pour lesquelles il subsiste une très forte demande. Ces activités artisanales revêtent une importance sociale et économique toute particulière parce qu'elles impliquent les femmes de ces sociétés rurales. Elles constituent une source d’emplois et de revenu à un grand nombre d'individus. Par conséquent, cette filière artisanale représente un fort enjeu dans ces régions agropastorales qui ont subit des mutations sociales et économiques profondes. Face à ces changements qui perturbent les conditions de production des étoffes, l’objectif de cette recherche est de montrer ; pourquoi les sociétés issues du monde pastoral et agropastoral sont-elles de nos jours confrontées à une dévalorisation, voir même d’une déperdition progressive des savoir-faire liés à la pratique de la confection des étoffes en poil local de dromadaire ? Pour répondre aux questions de recherche et aux hypothèses de travail, la méthodologie a été basée sur une démarche systémique et insiste sur les concepts filière et genre. Les enquêtes qualitatives et quantitatives le plus souvent participatives ont été menées auprès des acteurs de la filière au niveau de la région de Djelfa. La recherche a montré que le produit étoffe Ouabri local présente toutes les caractéristiques qui permettent de générer des revenus à des ménages évoluant dans des milieux marqués par des contextes incertains. La particularité révélée dans cette étude est que les résultats ont bien mis en exergue que le problème de la filière n’est pas lié à un déséquilibre entre l’offre et la demande pour les produits Ouabri. En effet, la variable clé de notre recherche qui est l'âge des artisanes constitue le facteur déterminant qui influence non seulement le niveau de production des étoffes Ouabri mais aussi le transfert et la transmission des savoir-faire aux membres de la famille et aux générations futures. L’autre enseignement notable de cette étude, c'est que, l’absence d’une reconnaissance du produit local comme étant très étroitement associé à la région dont il provient constitue un facteur de dévalorisation. Le développement d’un système de reconnaissance et de certification des signes distinctifs d’origine et de qualité des produits liés à la Filière Tissage Ouabri est une démarche incontournable à entreprendre pour reconnaître officiellement et de les protéger légalement contre ceux qui les imitent. Cependant, l’approche telle que nous l’avons mise en oeuvre, demande à être complétée pour permettre d’aller jusqu’au bout de la logique qui la sous-tend.Item La politique de régulation des prix de la pomme de terre de consommation par le stockage(2020-11-11) HITOUCHE, SalimL’objectif de cette thèse est d’appréhender les apports du dispositif Syrpalac en matière de maîtrise des instabilités des prix de la pomme de terre de consommation et de contribuer à l’étude du comportement des opérateurs stockeurs impliqués dans la constitution des stocks de régulation. Nos résultats indiquent que l’instabilité des prix de la pomme de terre a relativement baissé depuis la mise en place du dispositif Syrpalac, les volumes de stockage sont en accroissement et les entrepôts frigorifiques affectés à la pomme de terre de consommation se modernisent. En revanche, vue les conditions de création du dispositif Syrpalac, les établissements de stockages ne sont pas satisfaits des incitations qui leurs sont attribuées. Ils expriment intensément le besoin d’amélioration des conditions de marché et la maitrise de l’offre pour maintenir les prix à l’intérieur d’une fourchette raisonnable. Les établissements de stockage enquêtés sont soumis à deux modes de coordination stables, à savoir : la communauté et le réseau. Ces modes de coordinations attribuent aux établissements de stockage des avantages pécuniaires mais aussi leur permettent de gagner du temps et d’acquérir un savoir-faire. Ils structurent alors la qualité des flux d’informations qui se partagent entre les établissements de stockage. Cette thèse a mis en évidence la faible implication effective des établissements de stockage dans le dispositif Syrpalac. La modélisation économétrique à fait ressortir que la décision d’implication effective des établissements de stockage dans le dispositif Syrpalac est déterminée par plusieurs facteurs, en l’occurrence : les facteurs socio-économiques, géographiques, techniques, liés aux incitations et exigences et les facteurs liés aux interactions des établissements de stockage avec leur environnement institutionnel.Item Analyse des formes de Valorisation des potentialités oléicoles nationales(2019-11-03) LACHIBI, MoussaLa filière oléicole nationale possède des potentialités naturelles importantes. Ce potentiel s’est constaté sous valorisé enregistrant des faiblesses en production et en productivité. Et malgré cette faiblesse, l’effectif des huileries est constaté important et en progression. A cet effet, nous avons essayé à travers cette recherche de comprendre les causes à l’origine de la fragilité de cette filière et les stratégies des acteurs le long de la filières pour se maintenir et rentabiliser leurs activités. La recherche a été menée au niveau de la région de Jijel, touchant des oléiculteurs , des oléofacteurs et des institutions en relation. L’analyse de l’amont de la filière à travers le dire des exploitants, fait sortir qu’il y a une faiblesse dans la production et la productivité même après l’instauration du programme, dont les résultats montrent que les causes à l’origine de ces faiblesses se renvoient principalement à la faiblesse des systèmes de cultures existants où l’ensemble des systèmes se caractérise par le traditionnel. A ce point, une analyse approfondie sur les facteurs qui ont un impact significatif sur les rendements dans les conditions régionales a permis d’identifier quatre facteurs ayant un impact significatif sur les rendements : deux liés à la variété qui sont l’origine de variété et l’âge, et les deux autres liés au milieu qui sont la pente et l’altitude. L’analyse du segment de transformation a montré l’impact de l’insuffisance de la production oléicole locale sur le taux de fonctionnement des huileries et leur rentabilité. A cet effet, l’approvisionnement de ces unités en olives locaux est devenu un facteur déterminant pour la rentabilité et la continuité dans l’activité de transformation, et face à cette carence en olive les oléifacteur de la région recourent aux olives hors région pour assurer ces besoins, dont le taux d’intégration allant de 30% à 70% des quantités transformées. Pour cela des stratégies adoptées pour assurer les approvisionnements, achat auprès des producteurs direct ; achat auprès des collecteurs ; achat auprès des fournisseurs. L’analyse en termes de système de marché nous a permis de repérer des insuffisances et des lacunes au sein de l’organisation de la filière nécessaires pour un fonctionnement efficient et compétitif. Ces insuffisances sont constatées pour des composantes essentielles à savoir : absence d’un marché réglementé ; absence des institutions de contrôle de la qualité et de suivi ; absence des instituts de soutien technique, dysfonctionnement des organismes de travail collectif, mauvaise connexion entre les industriels et les institutions de financement. Les différentes insuffisances ont influé sur la performance globale de la filière oléicole et les a rendu défaillante via les objectifs assignés à son développement. Cependant, le potentiel naturel et financier, ainsi que les opportunités offertes sur le marché oléicole national et international constituent des atouts et des citations importants pour porter la filière locale à des niveaux de compétitivité élevée.Item Analyse économétrique de quelques aspects de l'intégration verticale dans l'agriculture algérienne(2019-11-10) BENMEHAIA, Mohamed AmineL’objet de notre thèse est de présenter quelques réflexions sur le processus de l’intégration verticale dans l’agriculture. La problématique de notre thèse est centrée sur les déterminants de ce processus dans le contexte de l’agriculture algérienne. Pour cela, nous étudions, d’une part les mécanismes con-tractuels qui incitent les fermiers à réaliser des investissements spécifiques pour répondre à la demande des marchés, et à moderniser leur production. D’autre part, nous étudions également la performance des mécanismes de coordination verticale des filières agroalimentaires. L’analyse économique institu-tionnelle de la coordination et des pratiques d’intégration verticale dans les secteurs agricole et agroa-limentaire est encore embryonnaire. Les études à ce propos sont absentes en Algérie. Pourtant, la question du lien entre l’agriculture et les performances économiques bute aujourd’hui sur l’efficacité des pratiques contractuelles instituées par les différentes composantes de l’environnement institution-nel. Aussi est-il devenu urgent de consacrer de l’attention à la régulation des marchés des produits agricoles et alimentaires à travers une analyse des moyens et de l’organisation des chaines de valeur agroalimentaire. Nos différents chapitres ont contribué à éclairer certaines dimensions de ce problème. À travers cette thèse, il s’est avéré que plusieurs facteurs influent les mécanismes de coordination verticale mise en oeuvre. Nous pouvons restituer les apports de notre thèse dans les points suivants : 1) La Nouvelle Economie Institutionnelle, centrée sur la recherche de la meilleure organisation (l’efficience) et les choix de mécanismes de gouvernance, peut être mobilisée de façon fructueuse afin d’éclairer les phénomènes organisationnels liés aux stratégies d’acteurs en termes d’intégration verticale (dans ses multiples formes). 2) Pour une intervention efficace et raisonnée des pouvoirs publics dans la coordination du secteur agroalimentaire, la politique publique devrait tenir en compte les coûts engagés, les caractéristiques structurelles et les interdépendances sectorielles (intra-filières) afin de rationaliser l’action de régulation des chaines de valeur dans notre contexte. 3) La nature du produit et les caractéristiques techniques des éventuelles transformations ont une influence sur les exigences des acteurs tout au long d’une filière. Chaque produit a donc des caractéristiques propres (périssabilité, facilité de stockage, saisonnalité, etc.) qui ont des impacts sur la pratique d’intégration verticale à mettre en oeuvre. 4) Les caractéristiques des fermiers influent sur les mécanismes de coordination verticale. Bien entendu, la structure de propriété de la ferme a des répercussions importantes. Plus les exploitations sont petites et dispersées, plus le besoin de coordination est important, mais aussi plus les coûts de cette coordination seront importants (diffusion d’information, collecte du produit, etc.). 5) Le niveau de spécialisation des exploitations, impliquant la mobilisation d’actifs spécifiques (investis-sements, connaissances, etc.), est également essentiel à prendre en compte dans la politique publique, car il détermine les coûts d’opportunité pour faire évoluer le système de production. 6) Dans l’agriculture algérienne, le marché spot ne fonctionne que dans de rares cas, tant les imperfections des marchés sont fortes (absence de concurrence pure et parfaite, information asymétrique, accès inégal aux infrastructures et aux services, faiblesse des mécanismes d’enforcement, etc.). La coordination verticale hiérarchique n’existe que dans peu de situations et s’inscrit plutôt dans une agriculture indus-trielle. En Algérie, ce type de réflexions devrait contribuer à offrir des solutions de sortie de crise de la dé-pendance alimentaire. Dans les pays en développement, dont la qualité des institutions – y compris des institutions de l’agriculture – joue un rôle primordial dans la croissance économique, l’analyse des conditions d’efficacité des institutions agricoles relève aussi d’enjeux importants. Notre schéma de compréhension du processus d’intégration verticale et de ces déterminants laisse entrevoir la possibili-té de nombreuses recherches, tant théoriques qu’empiriques, visant à mettre en évidence d’autres interactions entre les moyens de l’organisation du secteur agricole et ses performances.Item Pratique de coordination pour l'accès aux ressources productives dans la petite et moyenne hydraulique(2019-01-07) YAKOUBI, YasminaL’étude des pratiques de coordination pour l’accès aux ressources productives, dans la PMH et dans le domaine privé de l’Etat, renseigne sur la manière dont se fait la jonction entre les actions publiques et celles des agriculteurs. La PMH a connu différentes périodes de stabilité, de marginalisation et d’intervention publiques. Actuellement, l’Etat y force les agriculteurs à la gestion collective et participative de l’eau. Mais, l’examen des aspects pratiques des mécanismes mis en place par les administrations locales, révèle l’incapacité de celles-ci à créer un climat favorable à une gestion collective des ressources naturelles. La médiocrité du service public, conduit par un personnel incapable d’assumer un tel processus, se traduit par une très faible implication des bénéficiaires dans les projets collectifs qui, souvent, se soldent par des échecs patents. Les agriculteurs de la zone montagneuse de Benchicao, les plus nantis, entretiennent des réseaux relationnels suffisamment efficaces pour leur garantir un accès sécurisé à la terre, l’eau et l’arbre. En maintenant leurs pratiques routinières, ils parviennent à s’inscrire dans des actions stratégiques. A l’inverse, la catégorie des fellahs obligés de fuir leurs exploitations, durant la décennie d’insécurité, se retrouve aujourd’hui, à négocier la cession de leurs terres aux plus puissants. Ces derniers, parvenus financièrement et socialement, revendiquent, dans une logique totalement capitaliste, le droit d’accéder aux terres "non travaillées" situées à proximité immédiate de leurs exploitations. Rejetant le collectivisme synonyme d’échec, les agriculteurs adoptent des postures libérales et individuelles. Ils valorisent pleinement leur force de travail et les ressources productives. Les apprentissages sont mis à profit pour investir la sphère publique à dessein. L’agriculteur apprend à saisir les opportunités offertes par l’Etat, sans jamais adhérer à ses projets collectifs. Certes, les exploitations connaissent un développement, mais, la concurrence sur les ressources productives s’exacerbe. Ainsi, les questions du développement durable et la meilleure coordination pour la gouvernance responsable de ces ressources, reste posée.
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